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Factor Aréoport : DCS World et Winwing
par Xavor2Charme,
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Avec la sortie de Microsoft Flight Simulator 2024 ont débarqué quelques émissions sur Internet à propos des périphériques pour simu aérienne. Étant un fada de boutons et potentiomètres, je me suis dit que c'était le moment idéal pour me lancer dans ce passe-temps ultime de daron qui ne sait plus quoi faire de ses sous. Je me suis donc offert un beau joystick mais il fallu me rendre à l'évidence : Flight Simulator, c'est quand même un peu chiant et ça manque de missiles. C'est donc pourquoi je me suis attaqué à DCS World (Digital Combat Simulator) après en avoir regardé quelques streams chez Canard PC.
DCS World est donc une pure simulation aérienne militaire dans laquelle le fun se trouve dans la lecture de PDF de 700 pages pour arriver à faire décoller un F/A-18 Hornet un peu près correctement. Le jeu est gratuit (mais attention, il y a un piège) et propose deux vieux coucous, quelques missions et deux gigantesques cartes (le Caucase et l'archipel de Marianas). S'il existe une version Steam, les vrais savent qu'il faut télécharger la version directement sur le site d'Eagle Dynamics, le développeur du jeu
F/A-18 Horny
S'il y a donc déjà moyen de s'amuser avec le contenu de base (ou au moins de vérifier que l'on accroche au délire), le plaisir se trouve dans l'acquisition d'un module full-fidelity. Pour environ 80€ (kof kof), vous pouvez avoir accès à une reproduction extrêmement fidèle d'un avion militaire, dont le cockpit est quasi-entièrement cliquable et dont l'avionique est simulée. Concrètement, vous vous offrez par exemple un F-16 et vous en avez pour des dizaines d'heures juste pour apprendre à le piloter. Vous pouvez ensuite vous lancer dans des campagnes (que vous devez acheter pour certaines) ou rejoindre des serveurs pour faire du PvE ou du PvP contre des cinquantenaires qui font de la simu depuis les années 90.Personnellement, je me suis lancé dans l'apprentissage du F/A-18 Hornet parce que c'est plus ou moins l'avion le plus populaire avec le A-10 et qu'il y a donc trois tonnes de contenus, tutos et missions qui lui sont consacrés. De plus, c'est un appareil polyvalent qui vous permet de tuer des gens de plein de façons différentes. Après 15 heures, j'en suis toujours à essayer de voler droit et d'atterrir correctement sur un porte-avion mais je suis heureux car cela me donne une bonne raison de pouvoir tripoter mes nouvelles acquisitions hardware : l'Ursa Minor Joystick et l'Orion2 NavyAce Throttle Combo de chez Winwing.
Le bâton de joie pour se faire battre
Profitant des soldes d'automne de la marque chinoise, je me suis offert l'Ursa Minor, leur joystick d'entrée de gamme. Le fabriquant fait partie de la triade composée de Virpil et VKB qui est venue sortir Thrustmaster de sa torpeur en proposant des modèles d'abord haut de gamme puis plus accessibles. Le VKB Gladiator ou l'Ursa Minor sont donc d'excellents joujous coûtant entre 90 et 170 euros selon les versions. Dans le cas de l'Ursa, le produit propose une multitude de boutons, une prise en main agréable et même un petit moteur de vibration pour plus d'immersion. Pour le prix, c'est du plastique et certains boutons font bas de gamme mais la précision et le confort dépassent les modèles grand public de Logitech ou Thrustmaster.Très content de mon achat, je commençais malgré tout à être un peu frustré que ma main gauche ne serve à rien. Il était grand temps d'acheter une manette des gaz pour compléter mon système HOTAS (Hands On Throttle And Stick). Je suis donc parti sur le moins cher de chez Winwing, l'Orion 2 Throttle avec la manette du F/A-18 justement. Ici nous sommes sur une gamme un peu supérieure. La poignée est en métal, le bidule est couvert de boutons et d'encodeurs rotatifs. Bref, bienvenue dans mon rêve humide. À savoir par contre que le logiciel de Winwing, le SimAppPro, est une purgeasse sans nom qui arrive à être à la fois moche, pas pratique et d'une stabilité tout à fait relative.
Top Gun Mavefric
Je suis désolé. Après iRacing, je continue à parler d'une simu qui coûte assez vite pas mal de caillasses. Les modules sont chers (même s'il est possible de trouver de superbes mods gratuits comme le A-4E-C) et les chouettes campagnes sont payantes et peuvent requérir la possession d'une carte ou d'autres modules comme le super porte-avion. Néanmoins, il y a souvent des soldes, les modules sont généralement testables pendant 15 jours gratuitement et, vu le temps que ça prend pour apprendre un zinc, vous n'êtes pas censé vous en acheter un tous les quatre matins. Malgré cela, DCS est beau, l'éditeur de mission est très rigolo et assez accessible, la VR tourne bien et, même s'il y a des manques (comme un vrai tuto et une campagne dynamique), je suis pour l'instant hypnotisé par le jeu alors que j'en avais un peu rien à faire des méchants avions jusqu'à présent. Je me suis même surpris à regarder Top Gun Maverick et j'étais content d'y reconnaître mon bon vieux F/A-18.À savoir que certains modules comme le F5-E, le MIG-29 ou le F-15C sont disponibles en version Flaming Cliffs, c'est-à-dire des déclinaisons un peu moins fidèles, dont les cockpit ne sont pas cliquables (vous obligeant alors à apprendre par coeur tout pleins de raccourcis) mais bien moins cher : une dizaine d'euros pour l'unité et une soixantaine pour le pack complet avec plusieurs avions.
Il y a tout de même des alternatives à DCS si vous n'avez pas tout ce fric à jeter par la fenêtre, si vous préférez la VR ou si vous souhaitez quelque chose de plus simple qui ne nécessite pas de se taper 40 pages en anglais pour lancer un pauvre Sidewinder.
Falcon BMS
Incroyable mod pour Falcon 4.0, il requiert uniquement une copie de celui-ci coûtant entre six et dix balles. Une fois le jeu et le mod installés, à vous la meilleure simulation de F-16 du marché comportant un tutoriel, pléthore de missions et surtout une campagne dynamique. Cet espèce de Saint-Graal de la simulation militaire permet au logiciel de nous plonger dans un conflit simulé en temps réel, de choisir ses missions, de les réaliser et d'observer leur impact sur la ligne de front. DCS fait miroiter la sienne depuis des années sans vraiment montrer d'avancées convaincantes. Le jeu tourne parfaitement sur n'importe quel ordinateur et en VR, l'original datant de 1998. Mais après, pas de miracle. Malgré les grosses améliorations graphiques apportées par Falcon BMS, le jeu est moche. Il requiert aussi la lecture de moult PDF, même pour les missions d'entraînement.VTOL VR
Si vous avez un casque VR, une envie de projeter des missiles sur votre prochain mais que vous ne voulez pas investir dans un joystick, alors VTOL VR est fait pour vous. Sans atteindre la complexité d'un Falcon BMS ou d'un DCS, le jeu reste orienté simu sérieuse qui fronce les sourcils mais ne nécessite pas de matos dédié. Le titre se pilote uniquement avec les manettes de votre casque pour un résultat assez bluffant. Les interactions avec les différents systèmes et boutons se font alors très naturellement (c'est possible de le faire dans DCS mais c'est pas optimal) pour un résultat assez grisant.Tiny Combat Arena
Si vous vous voulez une petite simu de substitution, qui tourne parfaitement sur Steam Deck, pour quelques petits bombardements en déplacement, alors Tiny Combat Arena est fait pour vous. Édité par Microprose, le titre est, comme son nom l'indique, une petit simu de Harrier aux graphismes mignonnement rétro. Pas de quoi se relever la nuit mais c'est plutôt efficace.Pour terminer, un petit paragraphe sur le suivi de binette. Je conseille fortement d'utiliser du Head Tracking pour jouer à ce genre de jeu. S'il existe des solutions optimales (et encore payantes) comme TrackIR, je vous recommande d'utiliser dans un premier temps StableView ou AITrack, qui permettent de faire du suivi têtier uniquement via une bête webcam. L'un ou l'autre de ces logiciels s'utilisent avec Opentrack, permettant d'envoyer les données de mouvement directement dans les simu susmentionnées.
Après les véhicules qui roulent, voici les véhicules qui volent (en lâchant des bombes, c'est important) et je m'amuse comme un petit fou. Bon, c'est aussi que j'adore les périphériques et cette nouvelle passion vidéoludique me permet d'assouvir quelques légitimes déviances. À voir si cela tiendra l'épreuve du temps mais il n'est pas impossible que je revienne vous parler de F/A-18 de temps en temps (voire peut-être même de F-35).