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ACTU

La scène démo reconnue par l'UNESCO

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Le boom de la micro-informatique dans les années 80 a aussi été celui des jeux développés pour des plateformes comme l'Atari ST et l'Amiga. Le problème est que les jeux en question étaient distribués sur disquettes et donc facilement copiables. Du coup les studios de dev ont commencé à implémenter des protections anti-copie. En réponse, des groupes de pirate se sont formés pour casser les protections et sortir des versions non-protégées de jeux. Histoire de signer leur oeuvre, les groupes en question ont commencé à ajouter une petite intro aux jeux comprenant une animation et de la musique.

Mais comme le jeu occupait généralement l'intégralité de la disquette, il n'y avait pas beaucoup de place pour ces petites intros. Du coup il fallait être particulièrement ingénieux pour faire rentrer le maximum dans quelques kilo-octets. Progressivement les intros en question sont devenus de plus en plus complexes et une compétition s'est installée entre les différents groupes. Certains ont finis par abandonner la lutte anti-protection pour se concentrer sur la création de programmes dont le seul but est de pousser les capacités du matos dans les derniers retranchements. La scène démo était né, le plus grand concours de bits jamais créé.

40 ans plus tard, la scène démo se porte toujours aussi bien. D'anciens demomakers ont fini par fonder des studios de jeu (The Silents pour DICE et Future Crew pour Remedy Entertainment) et Internet a donné un second souffle au mouvement : il est désormais beaucoup plus facile de partager ses créations. Les deux catégories star sont toujours 64K et 4K dans lesquelles la démo doit peser respectivement moins de 65 536 octects et 4096 octets. Pas mal de groupes sont passés au PC et l'avènement des shaders a donné des trucs assez dingues mais il y a toujours un bon paquet de démos créées pour les vieilles bécanes comme l'Amiga !

La scène démo est surtout populaire en Europe particulièrement en Allemagne et dans les pays nordiques. Ces derniers temps, différentes organisations ont tenté de faire reconnaitre le mouvement en tant que partie prenant du patrimoire culturel de leur pays. Et avec succès. En avril 2020, l'UNESCO a reconnu que la scène démo faisait partie de l'héritage culturel de la Finlande suite à une action conjointe des demomakers du ministère de la culture finlandais. C'était la première fois qu'une forme d'art et de culture numérique faisait son entrée à l'UNESCO.

Rebelotte ce mois-ci mais cette fois avec l'Allemagne. Die Demoszene est donc désormais reconnue comme faisant partie de l'héritage culturel du pays grâce aux efforts de l'association Digitale Kultur e.V.  Des tentatives similaires sont en court en Suisse, en Pologne et en France.
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