ACTU
E-sports, gros sous et Kalachnikovs colorées
par CBL,
email @CBL_Factor
Quand Counter-Strike Global Offensive est sorti il y a près de 4 ans, le jeu était principalement une refonte graphique de Counter-Strike Source avec des portages console. Puis un an plus tard Valve a introduit le même système que pour Team Fortress 2 : en jouant à CS GO, on récolte des objets purement cosmétiques de manière aléatoire à savoir des habillages pour les flingues. On peut ensuite vendre ces habillages sur le marché de Steam, Valve touchant sa petite commission au passage. Le studio avait même présenté les choses de cette manière :
En 2015, on estime que 3 millions de personnes ont parié pour l'équivalent de 2,3 milliards de dollars en habillages de flingues. Il y a tellement de pognon en jeu que le très sérieux magazine Bloomberg a fait un article de six pages sur le sujet. Encore plus fort, il y a toute une série de casino virtuels comme CSGO Lottery proposant de gagner des habillages en pariant avec des habillages. Tout cela est fait avec la bénédiction de Valve. Non seulement les sites de ventes et paris utilisent les APIs de Steam pour faciliter les choses mais en plus Valve fournit du support technique par exemple à CSGO Lounge.
Tout cela pose quelques problèmes. En théorie les jeux d'argent et les paris sont soit illégaux soit ultra-réglementés. Mais la magie d'Internet fait que les sites web peuvent être hébergés dans un pays tandis que les sociétés qui les gèrent sont dans un autre tout comme les parieurs. Du coup ce n'est qu'une question de temps avant que la justice américaine ne vienne frapper à la porte de l'entreprise qui rend tout cela possible et qui en tire profit : Valve. La firme de Gabe Newell a son siège social dans l'état de Washington dans lequel les paris sont illégaux et les casinos ne peuvent être construits que dans les réserves indiennes. Accessoirement, une partie des parieurs sont mineurs ce qui rend les choses encore plus tendues.
Les sites DraftKings et FanDuel se sont retrouvés dans une situation similaire. Aux US, un passe-temps super populaire est le Fantasy Football, qui à mon grand regret n'a aucun rapport avec Blood Bowl, mais qui propose de miser sur des équipes de foot US virtuelles souvent avec de l'argent réel. DraftKings et FanDuel ont poussé les choses tellement loin et ont généré tellement d'argent qu'ils ont eu la visite du procureur de New York. Ce dernier a estimé que l'activité de ces sites était semblable à des casinos virtuels et a ordonné l'interdiction de payer les gagnants ce qui tue l'intérêt de ces sites. Les deux sites ont aussi dû retirer les paris sur le football universitaire.
Et ce n'est pas tout. Qui dit paris dit aussi matchs truqués. A une époque où l'e-sport tente de s'imposer comme un vrai sport et attire beaucoup d'attention, les matchs arrangés font un peu tache et les affaires se multiplient. En janvier 2015, Valve banissait sept joueurs de CS GO après s'être rendu compte que des équipes adverses s'étaient partagé le butin après un match. Dans le communiqué officiel, Valve condamne les matchs truqués mais n'a aucun souci avec les paris en eux-mêmes. C'est la même logique hypocrite que pour les armes à feu ("Ce ne sont pas les armes à feu qui tuent mais les gens"). En février 2015, 19 joueurs ont connu le même sort quand Valve s'est rendu compte qu'ils pariaient sur eux-mêmes et qu'ils truquaient les matchs pour obtenir le résultat voulu.
Récemment c'est Starcraft 2 qui a fait l'objet d'un scandale similaire. Lee “Life” Seung Hyun était un joueur coréen adulé par ses fans. Agé de 19 ans, il a gagné son premier tournoi à 15 ans et il a remporté le titre ultime, le World Championship Series Global, durant la BlizzCon en 2014. Il vient d'être arrêté et mis en examen ainsi que 7 autres personnes dans une affaire de matchs truqués. Il aurait touché 60 000 dollars pour "se coucher" pendant deux matchs d'un tournoi, sept fois plus que s'il avait remporté le tournoi en question. Le parieur avait misé 44 000 dollars sur les matchs et aurait remporté 1,5 fois sa mise s'il n'avait pas été gaulé.
Pour revenir à CS GO, la situation a atteint une niveau d'absurdité et de vanité rarement vu. Pour résumer, des joueurs professionnels d'un jeu de tir multijoueurs se couchent durant des compétitions histoire de se partager les gains des paris qui sont sous forme de textures bariolées pour des flingues virtuels et qui ne doivent leur valeur que parce que des kékés veulent se la raconter en ligne. Bienvenue en 2016.
Introducing the Arms Deal Update, which lets you experience all the illicit thrills of black market weapons trafficking without any of the hanging around in darkened warehouses getting knifed to death.C'était pour déconner mais c'est devenu une réalité. Du jour au lendemain, le jeu est devenu un casino géant et les joueurs sont devenus des traficants d'habillages. Le prix de certains habillages peut dépasser les 400 dollars sur des sites de ventes comme CSGO Stash. Et les choses sont allées encore plus loin. CS GO est pensé à fond pour l'e-sport et les compétitions cartonnent. Début avril, un tournoi a généré 71 millions de visionnages en ligne. Qui dit e-sport dit paris. Sur des sites comme CS GO Lounge, on peut parier sur des matchs directement avec des habillages.
En 2015, on estime que 3 millions de personnes ont parié pour l'équivalent de 2,3 milliards de dollars en habillages de flingues. Il y a tellement de pognon en jeu que le très sérieux magazine Bloomberg a fait un article de six pages sur le sujet. Encore plus fort, il y a toute une série de casino virtuels comme CSGO Lottery proposant de gagner des habillages en pariant avec des habillages. Tout cela est fait avec la bénédiction de Valve. Non seulement les sites de ventes et paris utilisent les APIs de Steam pour faciliter les choses mais en plus Valve fournit du support technique par exemple à CSGO Lounge.
Tout cela pose quelques problèmes. En théorie les jeux d'argent et les paris sont soit illégaux soit ultra-réglementés. Mais la magie d'Internet fait que les sites web peuvent être hébergés dans un pays tandis que les sociétés qui les gèrent sont dans un autre tout comme les parieurs. Du coup ce n'est qu'une question de temps avant que la justice américaine ne vienne frapper à la porte de l'entreprise qui rend tout cela possible et qui en tire profit : Valve. La firme de Gabe Newell a son siège social dans l'état de Washington dans lequel les paris sont illégaux et les casinos ne peuvent être construits que dans les réserves indiennes. Accessoirement, une partie des parieurs sont mineurs ce qui rend les choses encore plus tendues.
Les sites DraftKings et FanDuel se sont retrouvés dans une situation similaire. Aux US, un passe-temps super populaire est le Fantasy Football, qui à mon grand regret n'a aucun rapport avec Blood Bowl, mais qui propose de miser sur des équipes de foot US virtuelles souvent avec de l'argent réel. DraftKings et FanDuel ont poussé les choses tellement loin et ont généré tellement d'argent qu'ils ont eu la visite du procureur de New York. Ce dernier a estimé que l'activité de ces sites était semblable à des casinos virtuels et a ordonné l'interdiction de payer les gagnants ce qui tue l'intérêt de ces sites. Les deux sites ont aussi dû retirer les paris sur le football universitaire.
Et ce n'est pas tout. Qui dit paris dit aussi matchs truqués. A une époque où l'e-sport tente de s'imposer comme un vrai sport et attire beaucoup d'attention, les matchs arrangés font un peu tache et les affaires se multiplient. En janvier 2015, Valve banissait sept joueurs de CS GO après s'être rendu compte que des équipes adverses s'étaient partagé le butin après un match. Dans le communiqué officiel, Valve condamne les matchs truqués mais n'a aucun souci avec les paris en eux-mêmes. C'est la même logique hypocrite que pour les armes à feu ("Ce ne sont pas les armes à feu qui tuent mais les gens"). En février 2015, 19 joueurs ont connu le même sort quand Valve s'est rendu compte qu'ils pariaient sur eux-mêmes et qu'ils truquaient les matchs pour obtenir le résultat voulu.
Récemment c'est Starcraft 2 qui a fait l'objet d'un scandale similaire. Lee “Life” Seung Hyun était un joueur coréen adulé par ses fans. Agé de 19 ans, il a gagné son premier tournoi à 15 ans et il a remporté le titre ultime, le World Championship Series Global, durant la BlizzCon en 2014. Il vient d'être arrêté et mis en examen ainsi que 7 autres personnes dans une affaire de matchs truqués. Il aurait touché 60 000 dollars pour "se coucher" pendant deux matchs d'un tournoi, sept fois plus que s'il avait remporté le tournoi en question. Le parieur avait misé 44 000 dollars sur les matchs et aurait remporté 1,5 fois sa mise s'il n'avait pas été gaulé.
Pour revenir à CS GO, la situation a atteint une niveau d'absurdité et de vanité rarement vu. Pour résumer, des joueurs professionnels d'un jeu de tir multijoueurs se couchent durant des compétitions histoire de se partager les gains des paris qui sont sous forme de textures bariolées pour des flingues virtuels et qui ne doivent leur valeur que parce que des kékés veulent se la raconter en ligne. Bienvenue en 2016.