ACTU
Apple passe l'ARM à gauche
par CBL,
email @CBL_Factor
Lundi, Apple annonçait qu'ils allaient progressivement abandonner les puces x86 d'Intel dans les Macs au profit de puces ARM faites maison, des versions boostées de ce qu'on trouve dans les iPads et iPhones. Revenons sur les raisons de ce choix. Selon un ancien ingénieur d'Intel, les choses se sont gâtées durant l'adoption de Skylake, l'architecture des puces Intel sortie il y a 4 ans.
En testant les CPUs Skylake, les ingénieurs d'Apple ont trouvé un nombre invraissemblable de problèmes. Cela pourrait expliquer pourquoi on en paye le prix encore aujourd'hui avec les nombreuses variantes des attaques à base de Spectre ou de Meltdown, Skylake et ses dérivés étant particulièrement vulnérables à ces dernières.
Mais ce n'est qu'une raison pour laquelle Apple a décidé de claquer la porte. Une autre raison est le fait que les puces Intel n'évoluaient pas assez vite. Il a fallu 4 ans pour qu'Intel passe de 14 nm à 10 nm en terme de finesse de gravure. Pendant ce temps, le reste du monde est passé au 7 nm et travaille sur le 5 nm. Cet immobilisme fait que les puces Intel consomment et chauffent beaucoup plus à performance égale comparé aux puces ARM. Ajoutez à cela que les puces Intel consomment beaucoup trop d'énergie en mode veille. Coupez le WiFi d'un ipad et mettez le en veille. Revenez une semaine plus tard et la batterie aura à peine bougé. Faites pareil avec un PC portable et il y a de grandes chances que vous deviez brancher le câble d'alimentation.
Intel est d'ailleurs conscient de tout cela et travaille sur une nouvelle génération de puces ayant pour nom de code Lakefield. Elle utilise le même type d'architecure hybride big.LITTLE que les puces ARM à savoir des coeurs basse consommation pour les tâches basiques (web, streaming vidéo...) et des coeurs puissants pour les tâches lourdes (jeu, calculs...). Elles consomment aussi 2 mW en veille. Mais tout cela arrive bien trop tard pour que Apple fasse machine arrière : ce genre de décisions est pris des années avant la sortie d'un produit.
Mais la raison principale est la volonté d'être maître de son destin et d'avoir le contrôle complet sur ses machines aussi bien au niveau matériel que logiciel ce qui a de lourdes conséquences. La première est tout simplement que Boot Camp est condamné à disparaitre : on ne pourrra pas installer Windows (ou Linux) sur un Mac ARM. Et on suppose qu'il sera aussi impossible d'installer macOS sur autre chose qu'un Mac. De même changer le CPU de son Mac Pro ne sera plus possible vu qu'il n'y aura pas de CPU ARM vendus dans le commerce.
Le côté positif est que les CPUs d'Apple sont pensés pour les systèmes Apple et les applications Apple et vice-versa. Cette symbiose logiciel-matériel explique pourquoi les iPhones sont les smartphones les plus performants malgré des spécifications souvent inférieures sur le papier. Quand Apple ajoute du silicon dédié à l'apprentissage automatique, ils savent d'avance ce qu'ils vont en faire. Si Qualcomm faisait pareil, ils n'auraient aucune certitude que Google, Samsung et compagnie utilisent le tout au niveau logiciel.
Du coup on est très curieux de voir ce que les Macs à base d'ARM vont donner niveau performances. Jusqu'à présent, on a uniquement vu les puces Axx sur des appareils sans refroidissement actif. Un simple ventilo permettrait aux puces Apple de s'exprimer sans risquer de surchauffer. Il n'y a pas qu'Apple qui passe à l'ARM. Le supercalculateur le plus puissant au monde, Fugaku, embarque 7,3 millions de coeurs ARM pour une puissance de calcul de 415 PetaFLOPS (FP64 alias double précision) et une consommation de 28 MW.
Et on parle beaucoup de CPU mais on oublie qu'Apple développe aussi ses propres GPUs intégrés. Pour les appareils types Mac Pro et MacBook Pro, il est fort possible qu'Apple continue de faire appel à AMD. On trouve d'ailleurs des références aux prochaines puces d'AMD dans le code de Big Sur. Mais pour les autres appareils, ce sont surement les GPUs d'Apple qui vont mener la danse. Là encore on est très curieux de voir les perfs.
En testant les CPUs Skylake, les ingénieurs d'Apple ont trouvé un nombre invraissemblable de problèmes. Cela pourrait expliquer pourquoi on en paye le prix encore aujourd'hui avec les nombreuses variantes des attaques à base de Spectre ou de Meltdown, Skylake et ses dérivés étant particulièrement vulnérables à ces dernières.
Mais ce n'est qu'une raison pour laquelle Apple a décidé de claquer la porte. Une autre raison est le fait que les puces Intel n'évoluaient pas assez vite. Il a fallu 4 ans pour qu'Intel passe de 14 nm à 10 nm en terme de finesse de gravure. Pendant ce temps, le reste du monde est passé au 7 nm et travaille sur le 5 nm. Cet immobilisme fait que les puces Intel consomment et chauffent beaucoup plus à performance égale comparé aux puces ARM. Ajoutez à cela que les puces Intel consomment beaucoup trop d'énergie en mode veille. Coupez le WiFi d'un ipad et mettez le en veille. Revenez une semaine plus tard et la batterie aura à peine bougé. Faites pareil avec un PC portable et il y a de grandes chances que vous deviez brancher le câble d'alimentation.
Intel est d'ailleurs conscient de tout cela et travaille sur une nouvelle génération de puces ayant pour nom de code Lakefield. Elle utilise le même type d'architecure hybride big.LITTLE que les puces ARM à savoir des coeurs basse consommation pour les tâches basiques (web, streaming vidéo...) et des coeurs puissants pour les tâches lourdes (jeu, calculs...). Elles consomment aussi 2 mW en veille. Mais tout cela arrive bien trop tard pour que Apple fasse machine arrière : ce genre de décisions est pris des années avant la sortie d'un produit.
Mais la raison principale est la volonté d'être maître de son destin et d'avoir le contrôle complet sur ses machines aussi bien au niveau matériel que logiciel ce qui a de lourdes conséquences. La première est tout simplement que Boot Camp est condamné à disparaitre : on ne pourrra pas installer Windows (ou Linux) sur un Mac ARM. Et on suppose qu'il sera aussi impossible d'installer macOS sur autre chose qu'un Mac. De même changer le CPU de son Mac Pro ne sera plus possible vu qu'il n'y aura pas de CPU ARM vendus dans le commerce.
Le côté positif est que les CPUs d'Apple sont pensés pour les systèmes Apple et les applications Apple et vice-versa. Cette symbiose logiciel-matériel explique pourquoi les iPhones sont les smartphones les plus performants malgré des spécifications souvent inférieures sur le papier. Quand Apple ajoute du silicon dédié à l'apprentissage automatique, ils savent d'avance ce qu'ils vont en faire. Si Qualcomm faisait pareil, ils n'auraient aucune certitude que Google, Samsung et compagnie utilisent le tout au niveau logiciel.
Du coup on est très curieux de voir ce que les Macs à base d'ARM vont donner niveau performances. Jusqu'à présent, on a uniquement vu les puces Axx sur des appareils sans refroidissement actif. Un simple ventilo permettrait aux puces Apple de s'exprimer sans risquer de surchauffer. Il n'y a pas qu'Apple qui passe à l'ARM. Le supercalculateur le plus puissant au monde, Fugaku, embarque 7,3 millions de coeurs ARM pour une puissance de calcul de 415 PetaFLOPS (FP64 alias double précision) et une consommation de 28 MW.
Et on parle beaucoup de CPU mais on oublie qu'Apple développe aussi ses propres GPUs intégrés. Pour les appareils types Mac Pro et MacBook Pro, il est fort possible qu'Apple continue de faire appel à AMD. On trouve d'ailleurs des références aux prochaines puces d'AMD dans le code de Big Sur. Mais pour les autres appareils, ce sont surement les GPUs d'Apple qui vont mener la danse. Là encore on est très curieux de voir les perfs.