Prototype 2
Trois ans nous séparent du premier Prototype et pourtant, on ne peut pas dire que l’on tombe en terrain inconnu. James Heller démarre son aventure dans un bain de sang en retrouvant sa femme et sa fille éparpillées à travers son appartement. Persuadé de l’implication d’Alex Mercer dans leur meurtre -sachant qu’il tombe nez à nez avec lui en sortant de son building-, Heller se lance à sa poursuite à travers un New York toujours infecté par le virus Blacklight.
Pour tous les absents, Prototype 2 vous met dans la peau d’un homme-orchestre version John Carpenter ayant troqué son harmonica pour des tentacules. A l’instar d’Alex Mercer, Heller peut prendre une demi-douzaine de formes a volonté, sauter d’un immeuble à l’autre sans effort, courir le long des murs, porter un 45 tonnes à bout de bras pour descendre un hélico qui lui collait le train depuis 5 minutes. Mais aussi assimiler différents individus tant pour prendre leur apparence et infiltrer des zones surveillées que pour restaurer votre vie. Griffes, lame, fouet, marteau, tentacules et biobombe sont les six capacités que vous pourrez exploiter pour décomposer vos opposants en lambeaux, seulement si vous n’êtes pas d’humeur a ramasser un M-16 ou un lance-roquettes pour faire un carton. Chacune d’entre elles ont des propriétés particulières qui vous donnent toutes les cartes pour vous sortir de n'importe quelle situation. Les griffes et la lame pour le corps à corps, le marteau pour de la destruction massive. La palme reviendra aux deux nouvelles facultés : les tentacules qui ont un effet très réussi et la biobombe qui est tout simplement jouissive à utiliser. Petite nouveauté également, il sera possible de désarmer les véhicules militaires, vous octroyant des armes au potentiel de destruction massif. Même avec une palette de possibilités aussi importante, la prise en main est d’une incroyable facilité et les sensations exceptionnelles.
Vous l’aurez compris, avec Prototype 2, Radical ne change pas sa recette. Ainsi on retrouve l’intégralité des mécanismes du précédent. Narration, mise en scène, gameplay... tout ce qui définit la saga est de retour, même les vidéos d’assimilation qui manquent cruellement d’originalité. L’évolution du personnage est désormais complètement linéaire et accéder à certains pouvoirs vous obligera à faire avancer la trame principale. Le nouveau système de mutations, genre de compétences passives, sera le seul moyen de booster un peu votre personnage en remplissant des objectifs secondaires.
L’environnement, pour le coup bien plus grand, est divisé en trois zones, verte, jaune et rouge. La première est le refuge des humains, le milieu du jeu le plus sécurisé ou l'infection est quasi inexistante au grand jour et où le Blackwatch sera votre principal ennemi. Le secteur jaune lui est tout de suite moins accueillant. Quelques infectés sillonnent les rues et les forces spéciales qui tentent de mettre fin à votre périple sont encore plus présentes. Le dernier territoire est le berceau même de l’infection. Hors militaires, les humains restants sont très rares, réfugiés sur les toits ou tentant d’échapper aux hordes d’infectés dans les rues. Les troupes et systèmes de sécurité du Blackwatch inondent les avenues de Manhattan. Cette dernière zone mettra vos nerfs à rude épreuve dans le niveau de difficulté le plus élevé.
Le scénario vous transporte progressivement de l’une à l’autre et les missions secondaires vous forceront à y retourner ensuite. Ces missions complémentaires ne sont toujours pas palpitantes mais sont nettement plus intéressantes que son prédécesseur. Elles sont toutefois trop peu nombreuses et sont clairement trop recyclées jusqu’à la fin. Radical a soigné son bébé, le design et l’architecture font écho à son cousin Infamous tellement certaines zones de la ville sont superbes. Et puis soudainement on passe dans une ruelle ou les textures sont infâmes, les détails quasi inexistants... oui, Prototype 2 est inégal. Quand la majorité du jeu tient en haleine les phases finales qui le cloture sont décevantes. Après une conclusion totalement épique du premier, ici les dernières missions sont tout juste dignes de celles que l’on réalise tout au long du jeu.
Pourtant on n'arrive pas à lâcher le pad. Progresser, devenir plus puissant, découvrir les nouveaux pouvoirs... une fois encore, dès les premières minutes l’addiction émerge à nouveau et on ne peut s’empêcher de prendre une heure ou deux pour parcourir les zones, trouver quelques objectifs cachés ou déclencher une guerre totale au milieu de Times Square. C’est là que Radical a réussi son coup : malgré les faiblesses à peine dissimulées, ils donnent envie au joueur de continuer.