Warhammer 40 000 : Space Marine
D'abord annoncé comme une exclu consoles, Warhammer 40 000 : Space Marine est finalement sorti sur PC en même temps que les versions PS360. C'est cette version qu'on a testée mais au pad et sur une grande télé.
L'histoire du jeu n'a pas grand intérêt : les orks attaquent une planète pour s'emparer des Titans (des gros mechwarriors) et on envoie les Ultramarines pour nettoyer le foutoir et aider la garde impériale qui ne s'en sort pas. Comme je suis gentil, j'ai évité de dévoiler le coup de théatre du jeu dans les captures mais si vous connaissez un poil W40K vous le sentirez venir à des kilomètres. Les dialogues ne sont pas très passionnants tout comme les journaux audio qu'on ramasse dans les niveaux. Les doublages ne sont pas géniaux : même les orks manquent un peu de pêche et d'humour. Plus que l'histoire, c'est l'univers qui fascine dans Warhammer 40 000 : Space Marine. Relic s'en est donné à coeur joie pour modéliser les niveaux du jeu à base d'architectures gothiques cyclopéennes et inhumaines. Le résultat est orgasmique pour les fanboys du jeu de plateau. On a l'impression de voir les dessins qu'on trouve dans les codex prendre vie. On sent que les développeurs chérissent la licence jusque dans les moindres détails comme les armures des marines ou l'aspect déglingos des orks.
Bolter à terre
À l'origine, Warhammer 40 000 : Space Marine devait être un hack'n slash. Puis Relic en a fait un Gears of War-like tout en étant un anti-Gears of War. On retrouve donc les mêmes mécanismes : quatre armes en même temps, un bouton pour courir, un bouton pour faire des roulades, des grenades, le perso qui marche quand on lui parle et un bouton pour viser. Il n'y a pas de bouton pour se mettre à couvert. S'il n'y avait que cela, Warhammer 40 000 : Space Marine serait déjà un bon jeu. Les armes sont variées, ont une patate folle et on sent bien que les ennemis encaissent les balles. Le bolter tire exactement comment on l'imaginait, les têtes giclent quand on les snipe, on peut concentrer le plasma pour provoquer une explosion à retardement et le simi-shotgun est jouissif à l'utiliser vu qu'il stoppe net une vague d'ennemis à bout portant. En plus des armes de base, on tombe parfois sur des armes lourdes comme le bolter lourd ou l'autocannon qui sont montés sur trépied mais qu'on peut arracher de leur socle à la Halo 3 pour les utiliser librement.
En bon space marine, on dispose d'une armure énergétique qui encaisse les coups. Si on ne prend aucune balle pendant un certain temps (assez long), l'armure regénère complètement. Si l'armure tombe à zéro, c'est la barre de vie qui prend. Et elle ne remonte pas toute seule. Un des deux seuls moyens de la faire remonter est d'aller au contact. C'est là où Warhammer 40 000 : Space Marine se démarque de Gears of War et des autres copieurs. Il ne faut pas se planquer pour se refaire une santé, il faut aller au corps à corps. Le corps à corps est une part importante du jeu et probablement un vestige du temps où c'était un hack'n slash à tel point que parfois on se croit dans un beat'em all. Il n'y a pas beaucoup de combos mais les coups font très mal et on sent bien la puissance de la frappe. On peut assomer ses ennemis avec un bouton. Il ne reste plus qu'à appuyer sur un bouton pour voir le perso exécuter l'ennemi de manière très violente et contextuelle. En utilisant l'épée tronçonneuse, on opère le patient au niveau des intestins. Avec la hache, on la plante dans la tête, on laisse l'ork danser sur place pendant quelques secondes avant de la retirer en arrachant le crane et la moitié du corps. Si l'ennemi a un bouclier, on va l'utiliser pour essayer de voir si son visage peut fusionner avec le bitume.
Run and gun
Les ennemis de base ne nécessitent qu'un bouton pour être assomé mais pour les gros ennemis, il faut soit faire un combo soit leur tirer dessus. On se retrouve dans des situations où on arrose copieusement un ennemi au bolter pour le sonner avant de courir vers lui pour l'achever au milieu de la mélée. Comme si ce n'était pas assez couillu, Relic a ajouté dans certains passages un marteau tonerre et des rétrofusées. La sensation consistant à grimper très vite dans les airs avant de retomber lourdement au milieu de la meute ork en filant un grand coup de marteau sur le sol est unique. Tuer des gens fait monter votre barre de furie. Déclencher la furie va faire remonter votre vie le temps de la furie tout en vous rendant surpuissant au corps à corps ou en ralentissant le temps pour tirer si vous utiliser le bouton de zoom. Ca encourage encore plus à foncer dans le tas avec une barre de furie mi-pleine, à la remplir et à la déclencher au moment critique.
Relic a déployé tout un panel d'orks équipés de haches, de mitrailleuses, de grenades, de lance-roquettes, de boucliers, d'armures... Il y a même des chokboyz (des orks équipés de jetpacks). Les seuls ennemis décevants sont finalement les boss qui ne proposent pas un gros défi. Mais plus que la variété d'ennemis c'est surtout le nombre qui étonne. Dans un TPS classique, on affronte 4-5 ennemis en même temps et ils sont résistants. Dans Warhammer 40 000 : Space Marine, on se tape parfois des vagues de 15-20 bonhommes qui ont le bon gout de crever vite quand ils n'ont pas d'armure. Comme on est en plus presque toujours entouré par d'autres marines et/ou la garde impériale, on a vraiment l'impression d'être au coeur de la bataille. Il n'y a pas de générateur infini d'ennemis (sauf à un endroit) et il faudra tuer tout le monde pour avancer. Dans l'univers W40K, les space marines sont perçus comme des demi-dieux par les humains normaux et ce sentiment est plutôt bien retransmis. Vos coéquipiers tueront peut-être un ou deux types mais ce sera à vous de faire le plus gros du boulot.
Space Marine, la peine
Les niveaux sont assez classiques et manquent un peu d'imagination mais ils alternent les grands espaces ouverts avec les petits couloirs tortueux. Beaucoup de combats se déroulent sur plusieurs plans et c'est encore plus vrai quand on peut utiliser les rétrofusées qui ajoutent une vraie troisième dimension aux combats. Le jeu ne tombe pas dans l'écueil de la phase de rail shooting longue et chiante (elle est rapide et rigolote). Par contre il y a deux gros temps morts à base de couloirs vides et d'affrontements de tourelles vraiment mal venus dans un jeu aussi court. Comptez sept heures pour le finir en normal. La difficulté du jeu est bien dosée. L'armure tombe vite à court d'énergie et la barre de vie descend très vite. On crève assez régulièrement si on ne fait pas gaffe et il faut utiliser le gameplay à fond pour se sortir de certains passages.
Relic est avant tout un développeur PC et ça se sent. Même avec une config vieillissante, vous pouvez mettre tout à fond et le framerare ne bronchera alors qu'il y a plein de mondes à l'écran, que ça pète de partout et que la distance d'affichage est énorme. Aussi bien techniquement qu'artistiquement, le jeu est magnifique tout en restant sobre et en abusant pas des effets à la mode. Les éclairages sont choisies avec goût et les orks verts et jaunes ressortent bien dans les niveaux à dominante rouge. Rouge c'est aussi la couleur du carton que je dresse à Relic et THQ pour LE défaut majeur du jeu : l'absence de mode coop. C'est encore plus absurde quand on pense qu'il y avait du coop dans leur précédent jeu alors que c'était un STR. Il n'y a pas d'explication valable. Certains diront que c'était indispensable pour sortir le jeu à temps mais à temps pour quoi ? Au final Warhammer 40 000 : Space Marine est sorti presque en même temps que Gears of War 3 qui propose du coop et une campagne deux fois plus longue. EPIC FAIL comme disent les ricains.