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Ninja Gaiden 2

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
Le beat’em all next-gen se divise en deux catégories. D’un côté nous avons Devil May Cry 4 avec son héros efféminé qui se ballade la chemise ouverte, qui fait des combos ultra techniques et des mouvements très stylés. De l’autre nous avons Ninja Gaiden 2 avec son héros masqué et poutre apparente qui tranche avec violence tout ce qui a le malheur de se tenir devant lui. C’est à la seconde catégorie qu’on va s’intéresser aujourd’hui. Comme les ventes ont l’air mitigées et que Tomonobu Itagaki s’est barré de Tecmo peu après sa sortie, il est fort possible que cet opus soit le chant du cygne pour la série.
Tout commence avec un scénario digne d’un gros nanar de série Z. Imaginez qu’une brune maléfique fasse équipe avec un démon pour s’emparer du monde aidé par d’autres démons. Imaginez un ninja qui se bat avec deux sabres contre des dragons violets sur des immeubles de Manhattan, le tout épaulé par une blonde à gros seins en tenue SM ultra moulant bossant pour la CIA. Vous avez à peu près saisi ? Débranchez votre cerveau et venez rejoindre un monde mêlant ultra violence et mauvais goût à 60 fps.

Multi kill



Forcément, le jeu n’a pas beaucoup changé depuis la dernière preview. Ninja Gaiden 2, c’est du beat’em all pour gros furieux qui aiment suer sur leur manette, massacrer les boutons et pousser des cris de rage face à la difficulté du jeu. Il y a bien un mode acolyte (facile) dans le jeu mais NG 2 ne s’apprécie vraiment qu’en guerrier (normal). Dans ce mode, il faut faire du bourrinage technique pour s’en sortir à savoir taper à toute vitesse tout en maniant à la perfection l’esquive, la parade, les coups ultimes et en sachant combiner les attaques à distance et le corps à corps.

La censure du premier n’existant plus, on peut enfin savourer les décapitations qui sont une part entière du gameplay.Tout le jeu consiste à réussir à découper un membre d’un ennemi. Après il suffit de s’approcher et d’appuyer sur Y pour voir Ryu finir le boulot. Le jeu déjà dur dans les niveaux normaux et c’est encore plus dur dans les défis. Ces défis sont accessibles depuis les différents niveaux et sont des épreuves qui consistent à vaincre des vagues d’ennemis généralement identiques dans une grande arène moche. Ces défis sont longs et exigeants et rarement bien récompensés mais procurent un sentiment de satisfaction énorme quand on les passe. A contrario, certains bosses provoquent un profond sentiment d’injustice avec des attaques très dures (voir impossible) à parer/éviter et on finit par claquer un bon paquet d’items permettant de se soigner.

Ultra kill



Heureusement le jeu est assez bien fourni en points de sauvegarde et pas trop radin sur la distribution d’items. De plus, il est possible de faire le ravitaillement à la boutique du coin pour un prix modéré ce qu’on fait généralement à l’approche d’un boss costaud. On récupère progressivement de nouvelles armes et on peut les améliorer. Autant le dire, une fois qu’on a boosté le bâton lunaire, c’est dur de le lâcher. Prenez un long bâton type manche de hallebarde. Mettez à chaque bout une masse d’arme hérissée de pics. Vous obtenez le broyeur de têtes le plus efficace depuis l’invention de la télévision. C’est à NG 2 ce que le double cannon scié est à Doom 2 : l’arme jouissive par excellence qui a le rapport fun/puissance parfait. Les coups ressemblent beaucoup à ceux de Kilik de Soul Cal, les gerbes de sang en plus. La chorégraphie avec le bâton est très réussie et on le manie aussi bien comme une hallebarde que comme une batte de base-ball géante. En plus, comme ce n’est pas une arme tranchante, elle tue moins vite ce qui permet de s’acharner sur les ennemis et de faire rapidement sauter la barre des 100 hits combo et de débloquer le succès associé.

Certains diront que ne pas changer d’arme accentue le côté répétitif du jeu. Ce n’est pas faux mais cette répétitivité est de toute manière inhérente aux beat’em all. Une fois qu’on l’a acceptée (ou qu’on a passé sa jeunesse à taper sur des punks dans des métro avec des tuyaux), on s’en moque un peu surtout devant le panard qu’on prend. Le gros défaut du jeu vient surtout du level design franchement pas inspiré. Il y a bien quelques trucs planqués et quelques passages secrets mais dans l’ensemble le jeu n’est qu’une succession de longs couloirs menant à des grandes salles. C’est dommage car l’architecture des niveaux est souvent très réussie et leur immensité renforce le côté épique du jeu. On regrettera aussi le manque d’objets destructibles. La caméra est toujours un souci. Il est vrai que le jeu bouge très vite et qu’il en arrive de tous les côtés mais il faut souvent jouer avec le stick droit et la gâchette pour mettre la caméra dans un angle convenable. On se retrouve parfois à frapper dans le vide parce que les ennemis sont on ne sait où hors champ.

Monster kill



C’est d’autant plus triste que c’est le seul défaut technique. NG 2 n’est pas le plus beau jeu de la 360 mais c’est sûrement le plus fluide. Même s’il y a une dizaine de cadavres au sol, du sang partout sur le sol et une tonne d’ennemis présents le tout dans un décor ouvert, le jeu conserve un framerate parfait (sauf à quelques rares moments). De plus, il n’y a pas un pet d’aliasing. Le jeu comporte quelques petits mécanismes intelligents. Par exemple, Ryu ne va pas tomber automatiquement quand il s’approche du bord d’une falaise. Il faut que le joueur saute pour qu’il tombe. Ça rend les quelques phases plates-formes beaucoup moins pénibles que dans un grand nombre de jeux 3D. Le sound design est fabuleux. Entre les bruits de crânes qui explosent, de lames qui s’entrechoquent, on peut attendre une BO variée (symphonique, metal, techno…) mais toujours rythmée et entraînante. Enfin, le jeu est long. Comptez une vingtaine d’heure pour en venir à bout en mode guerrier en ayant faits la majorité des défis.
Itagaki est un amoureux de la Xbox et il lui a rendu le plus bel hommage qu’on puisse faire en réalisant un beat’em all solide, prenant, très nerveux et techniquement impeccable. Complètement à l’opposé de la mentalité casual gaming, Ninja Gaiden 2 puise ses racines dans une époque révolue des jeux vidéo pleine de plaisirs simples où la dextérité est le seul allié du joueur.

SCREENSHOTS

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