Grabbed by the Ghoulies
Tiré d’une histoire vraie
Dès la partie commencée, une belle cinématique façon comics nous narre la triste aventure de Cooper et de sa copine, dont le destin va dramatiquement basculer par la suite. Alors que les deux pauvres innocents se baladent aux alentours d’un château hanté, ignorant tout de la tragédie dont ils seront les victimes, notre cher Cooper a la présence d’esprit d’aller visiter la bâtisse, pour le fun. La suite est assez classique. Hurlements de la demoiselle, impuissance de Cooper, et voilà, emballé c’est pesé, la belle s’est faite enlever par des esprits malfaisants. Et qui c’est qui va se coltiner l’aller retour au dépôt vente ? Ben vala, c’est bibi. Allez, zou. Le jeu se décompose en niveaux, représentés par des salles du château. Dans chacune d’entres elles, notre héros doit désamorcer un mécanisme diabolique… en destroyant la gueule à tous ses habitants. Cela peut aller d’un nombre défini de monstres à tuer ou d’un nettoyage à accomplir sous la menace du chrono, en sachant que si le temps imparti est écoulé avant l’accomplissement de l’épreuve, la mort en personne viendra vous faire goûter le tranchant de sa faux garantie 100% inox. La classe. Et à part ça ? Ben… Et sinon, vous ça va ? Ouais ? Non parce que moi, j’ai eu une grosse tuile avec ma caisse hier, et… bon, ok, le jeu.
L’horreur à 360°
Autant vous le dire tout suite, Grabbed by the Ghoulies est un vrai beat them all des familles bien bourrin, à l’ancienne, à la différence près qu’ici les coups s’effectuent à l’aide du stick analogique droit, ce qui rend les batailles un peu plus intéressantes. En effet, ici, les zombies, squelettes et autres rats volants ninjas sont plutôt nombreux, ce qui fait qu’il est bien pratique de pouvoir balancer des gnons dans n’importe quelle direction d’une simple pression du pouce, tout comme le fait de pouvoir gérer l’axe vertical de la caméra à la main. D’ailleurs, en parlant du bestiaire, abordons ensemble la question du background, voulez-vous. L’ambiance du jeu se situe entre « la famille Addams » et « Les contes de la Crypte » version pyjama, ce qui se traduit concrètement par des graphismes très cartoon, tous cell-shadés de partout. Les couleurs sont chatoyantes, les textures jolies comme tout, les animations bien marrantes, bref, il faut vraiment faire preuve de mauvaise volonté pour ne pas immédiatement entrer dans le trip. Les musiques sont à ce titre assez rigolotes, et évoquent vraiment les vieilles séries Z des années 50, avec clavecin pourri intégré. Rock’n roll. Le jeu est d’ailleurs rempli de petits détails savoureux, comme la salle des fêtes du manoir où se déroule une rave party macabre, avec squelettes qui s’agitent sur le dance-floor et DJ Momie aux platines. Excellent. Au cours de son périple, Cooper croise tout un tas de monstruosités bien connues des amateurs de films d’horreur cheaps, comme le troll peureux, les épouvantails diaboliques ou les poulets vampires. J’les aime bien, moi, les poulets vampires, avec leur robe noire, leurs yeux rouges et leurs petites dents, Hi hi. Dites moi si je vous ennuie, j’accepte facilement la critique vous savez. Non ? Bon, je continue alors, surtout que je n’ai pas encore abordé LE point qui tue, ZE détail qui déchire : le héros peut saisir la quasi-totalité des éléments du décors et s’en servir comme arme ! C’est-y pas génial, ça ?
A grands coups de pelle
Bah oui, parce que sinon, on se ferait chier. D’ailleurs… Mais non, nous y reviendrons plus tard, parlons d’abord des zaaarmes ! Du rouleau pâtissier en passant par la pelle ou le couvercle de poubelle, tout y passe pour notre plus grand plaisir ! Ah, il faut le voir, ce brave Cooper, exploser tous ces squelettes à coups de bouteilles de Kro sur les omoplates, ça fait plaisir à voir ! Et une dans les côtes, et une autre entre les deux yeux… C’est beau, un enfant qui s’amuse. Sinon, le blondinet aura parfois la chance de se voir prêter des armes un peu plus folkloriques, comme un lance canettes ou encore un pistolet à eau. C’est dingue, parce qu’en l’écrivant, je me rend compte à quel point ces gamineries sont jouissives. Ca, pour ce qui de nous faire retrouver notre âme de gosse, Rare n’a vraiment pas perdu la main. Dans le registre des petites joyeusetés originales, je dois également signaler que Cooper est très facilement impressionnable. Et oui, c’est le retour du facteur de la peur ! Le château est en effet truffé d’âmes en peine qui n’ont rien d’autre à foutre que d’apparaître sur notre chemin pour nous filer les jetons. Concrètement ? Ben le petit lance des cris de fillettes et des regards apeurés tandis que nous, braves joueurs, tentons d’aligner correctement sur la manette la suite de boutons qui nous est demandée, les doigts boudinés tous tremblants. Marrant.
Pero, mais, but…
J’ai beau le dire dans toutes les langues, ça passe pas, y’a un truc qui cloche : Rare aurait-il perdu le feu sacré ? Ou alors sont-ce les joueurs que nous sommes qui devenons toujours plus exigeants avec le temps ? Peut-être bien, mais ce qui est sûr, c’est que Grabbed by the Ghoulies n’est vraiment pas exceptionnel. Alors oui, il est très beau, et oui, l’humour est omniprésent, et encore OUI, on s’éclate bien à se défouler sur ces pauvres débris de pixels, mais mais mais… on se fait chier. Voilà, le mot est lâché, je l’avoue, le dernier Rare m’a saoulé grave. J’ai beau avoir essayé de m’y intéresser, de continuer ma partie, mais non, après quelques heures de jeu, le constat est sans appel : c’est ultra répétitif, et on s’ennuie. Bien dommage, moi je dis, surtout que les intentions étaient vraiment bonnes. D’autant plus que le jeu, à part ça, ne souffre pas vraiment de défauts gênants… c’est peut-être le genre qui veut ça, je sais pas moi… Enfin, toujours est-il que si vous avez plus de dix ans, le jeu aura bien du mal à vous tenir en haleine plus d’une nuit, d’autant plus qu’il est assez court. Que voulez-vous…