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Un Rédacteur Factornews vous demande :

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Le cinéma et la critique
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
Pour poursuivre la discussion entamée sur la tribune concernant les critiques de cinéma, je propose ce topic qui devrait permettre de tenir des argumentations un peu plus complètes.

je voudrais répondre à Akshell qui me reproche de faire un procès d'intentions aux critiques de certains magazines généralistes quand je leur reproche de ne pas connaitre grand chose au cinéma de genre et de ne pas adapter leur critique en fonction du contexte.

J'ai précisé que je suis plus en phase avec les magazines spécialisés en ce qui concerne le cinéma. Non pas parceque je juge que les critiques de ces magazines sont plus intélligents mais parceque je trouve leur approche du cinéma, en règle générale, bien plus adaptée à ma propre démarche, ne serait-ce que par le fait de créer un magazine spécialisé dans un sous-groupe du cinéma.

En effet, le cinéma est bien trop complexe pour mettre tout dans le même panier et de juger tous les films sur les mêmes critères académiques.

C'est faisable mais ça ne parlera pas aux amateurs d'un genre en particulier, en revanche je ne remets pas en cause l'utilité des magazines généralistes car ils sont representatifs de la majorité des gens qui ne sont pas fans de certains genres en particulier et qui ont une approche moins spécialisé mais tout aussi louable du cinéma.

Pour ma part, quand je propose un film à ma femme je lui place le contexte : "T'as envie de quoi ce soir ? Un buddy movie ? Une comédie familliale fantastique ?", comme ça on sait tout de suite à quoi s'attendre et on peut se mettre en condition pour le film.

En effet, je considère le cinéma comme une espèce de fractale de genres (tout comme la musique par exemple), et je trouve interessant d'avoir en tête le genre dans lequel un film s'inscrit pour en comprendre les intentions, les inspirations et les codes.

Loin de moi l'idée de dire qu'untel à tord et qu'untel a raison, tout celà est plus une question de point de vue dans lequel on se place lorsque l'on va voir un film. Ce n'est pas indispensable mais c'est fort utile pour bien se mettre en condition et ne pas developper des attentes qui ne seront pas forcement comblées.

Et c'est là que je veux en venir, l'appreciation d'un film est une question d'attentes comblées ou pas. On ne peut pas avoir les mêmes attentes pour un slasher que pour un drame par exemple, dans un slasher les personnages sont des archétypes et n'ont pas vocation d'être réalistes ou complexes, de même, le scénario d'un slasher sera construit par une succession d'archétypes du genre et l'interprétation ainsi que la mise en scène sera généralement plus théatrale.

De même, un film de monstre s'adresse à un public particulier qui n'appréciera pas autant le film s'il n'a pas déjà vu plein d'autres films de monstres, car l'interêt du film de monstre est, au fur et à mesure que le genre se déssine, de mettre en scènes des variantes et des hommages aux autres films qui composent ce genre.

Il me parait donc plus judicieux de critiquer un film en fonction de ce qu'il réussi ou échoue dans les critères intrinsèques à son genre. Mais pour bien connaitre le genre il faut avoir beaucoup de temps devant soit ou se spécialiser uniquement dans un genre.

ATTENTION ! Celà ne veut pas dire que certains films sont inattaquables parcequ'ils s'inscrivent dans un genre, un slasher peut avoir une mise en scène ratée (pour un slasher) et un scénario raté (pour un slasher). Mais un scénario raté pour un drame psychologique n'est pas forcément raté pour un slasher, ce n'est tout simplement pas le même language scénaristique.

Pour conclure :

La critique généraliste n'est pas "moins bonne" que la critique spécialisée car elle ressemble à l'avis que pourra se faire le spectateur lambda.
Pour lui je conseille Libé, les inrock, Telérama et le Monde.

Mais ces magazines ne sont pas ce que l'on peut considerer comme "bon public" en ce qui concerne la culture populaire américaine, donc si vous êtes un bobo ça ira très bien mais si vous êtes bon client de la pop-culture alors des magazines comme première ou télé 7 jours iront très bien.

Par contre, un geek fan de films gores ne trouvera jamais une critique en accord avec ses opinions dans un magazine généraliste (qui ne s'adresse finalement pas à lui).
Pour lui je conseille Mad Movies ou l'écran fantastique, sinon il risque de bondir à chaque critique d'un film un peu bis qui se fera démolir ailleurs que sur son territoir.

Bref, c'est là tout l'interêt d'avoir la presse généraliste et la presse spécialisée.
Qu'en pensez vous ?
 
robaire
Membre Factor
Membre 167 msgs
Bof, le cinéma, c'est un peut comme les tâches de Rorschach (akshell corrigera si l'expression est incorrecte): chacun y voit un peu ce qu'il veut...
Comme tout le monde sur Factornews, je me situe au-dessus de la mêlée.
En ce qui concerne le cinéma, je suis wide open: j'adore tous les genres de film pour peu que celui-ci soit bon, et c'est comme tout le monde...

Après, chacun ses critères et basta. Si tu sais justement que les grands quotidiens n'aiment pas les films que toi tu apprécies, mais qu'ils reflètent l'avis de la majorité de la population, je vois pas le problème.
Je crois pas que tu apprécieras mieux un film parce qu'il a une bonne critique dans un canard à grand tirage.

Je ne crois plus trop au critique qui illumine le sombre idiot et lui montre la voie pour choisir un film.
Les gens qui lisent les critiques ont déjà souvent une idée sur le film, et peu importe si elle est bonne ou mauvaise: on ira souvent pour vérifier par soi-même.

Alors, les exemples: gros fan de Frank Miller, j'ai adoré toutes ses BD; le film Sin City m'a fait passer un super bon moment, et au moment d'aller voir les 300, j'ai lu les critiques bonnes et moins bonnes, j'éais sur de bien aimé, et non: je me suis fait chier pendant tout le film.

Ma copine choisi 3 fois par an des films à louer, y'a 3 mois elle ramène les bienfaits de la colère avec Kevin Costner: à priori un mélodrame foireux. J'ai passé un super moment de cinéme bien calé dans mon divan...
Dernier exemple puis je vais manger: "The Incredible", le dessin animé de Disney (ou plutôt film d'animation, pardon akshell): suis allé le voir, ca m'a bien fait rire, puis, 2 semaines après, je lis dans Charlie Hebdo une critique qui dessin le film à cause de sa célébration de l'individualisme et montrant une société incapable d'acceuillir des gens différents, les poussant à trouver eux-mêmes leur voie etc.
Tout ça pour dire que tu peux regarder tous les films avec les mêmes filtres, et en trouver les 3/4 mauvais.

En gros c'est ça...
 
RouDy
gros con
Membre 1448 msgs
Et le recent Boulevard de la mort, que j'ai trouve excellent, reflete bien ce que tu dis : on est alle le voir a quatre, j'etais le seul a pas avoir trouve ca nullissime.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
Concernant la critique de Netsabes :

Je n'ai pas vu le film alors je m'aventure sur un terrain glissant... Mais bon, je trouve que ça souligne bien ce que je disais en parlant d'attentes.

1) Tu t'attendais vraiment à avoir de la profondeur dans la psychologie des personnages dans un film catastrophe ayant pour theme les Transformers et pour réalisateur Michael Bay ? Parceque, pour ma part, je ne m'attendrais pas du tout à ce genre de choses dans un tel film et je ne serais pas déçu si les personnages était de vagues stéréotypes. Mais après c'est sur que ça ne sert pas à grand chose de s'attarder sur leur vie, si ce n'est pour ajouter des enjeux dramatiques mais pas pour developper leur psychologie, un film de ce genre n'a pas besoin de ça. Je ne dirais pas que ce serait de trop mais en tout cas ça ne me manque généralement pas.

2) Ca serait même une honte si il n'y avait pas des moments de bravoure et de patriotisme dans un film comme ça. Ce genre de choses ont tendance à ennerver les français mais je trouve ça fort à propos et fidèle à la culture américaine. Du patriotisme dans un blockbuster d'action où l'amérique est menacée ? Pour moi c'est essentiel.

3) Pour le scénario incohérent c'est une autre affaire, je ne peux pas me prononcer vu que je n'ai pas vu le film. Mais puisque je parle d'attentes, sans vouloir décrédibiliser la franchise des Transformers : l'adaptation d'une telle franchise frise le film de cul en terme d'intentions scénaristiques. On touche au rêve de gosse où tout pretexte peut être suffisant pour faire se castagner des robots géants. Quand je jouais avec mes transformers mes scénarios n'étaient pas des plus cohérents mais je m'amusais. Michael Bay est presque un adulte alors il n'est pas dispensé d'avoir un scénario solide, mais je ne m'y attend absolument pas, si le scénario est solide ça sera une bonne surprise mais je pense que, encore une fois, ça ne me manquera pas.

4) Après c'est sur que Michael Bay n'est pas un très bon metteur en scène, son montage est un peu trop frénétique et décousue. Je m'attend à quelques moments de grace tout de même mais je me doute qu'il va y avoir pas mal de moments de bordel.

Donc en gros ta critique ne m'a pas donné envie de l'éviter car ce que tu reproche ne correspond pas à des choses que j'attendais. En fait ça ne me surprend pas du tout et ça ne me donne pas moins envie. En ça c'est une bonne critique mais elle n'est pas du tout adaptée à ma vision de ce projet. Est-t'elle adaptée au film lui même ? Ca je ne sais pas,tu en espérais sans doute beaucoup, c'est souvent le danger pour ce genre de films. En tout cas c'est ton avis et ta déception et ça je ne le critiquerai pas, j'attend de voir si ça collera un peu plus à mes attentes à moi.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
robaire a écrit :
Après, chacun ses critères et basta. Si tu sais justement que les grands quotidiens n'aiment pas les films que toi tu apprécies, mais qu'ils reflètent l'avis de la majorité de la population, je vois pas le problème.


Oh mais y'a pas de problème, juste de la discussion. Je suis d'accord avec toi, le spectateur interessé n'est pas influencé par la critique, par contre le spectateur lambda passera à coté et certains films resteront dans l'opinion publique comme étant des merdes.

Ce n'est pas grave en soit mais c'est chiant de passer pour un beauf auprès des bobos parcequ'on aime certains films de la culture américaine, si les magazines les éduquaient un peu en leur expliquant ce qu'il y a d'interessant dans tel ou tel genre ça me ferait économiser de la salive. Mais bon comme j'aime parler ce n'est pas vraiment un problème.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
RouDy a écrit :
Et le recent Boulevard de la mort, que j'ai trouve excellent, reflete bien ce que tu dis : on est alle le voir a quatre, j'etais le seul a pas avoir trouve ca nullissime.


Change de potes ou prête leur des DVD.
(ça doit pas être des bobos, les bobos n'aiment pas les films d'exploitation mais ils aiment les Tarantino, va comprendre...)
 
RouDy
gros con
Membre 1448 msgs
Non, ce ne sont pas des bobos, ils ont juste le deuxieme bo, si tu vois ce que je veux dire. Mais ils sont sympas, meme si l'un d'entre eux a tenté de me persuader que j'ai des gouts de chiottes, en m'exposant longuement que son film prefere est "Le plus beau des combats". Sic.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
RouDy a écrit :
Non, ce ne sont pas des bobos, ils ont juste le deuxieme bo, si tu vois ce que je veux dire. Mais ils sont sympas.


Ah bah ça va alors. Moi mes potes sont des vrais bobos mais j'essaye progressivement de les rééduquer. Je leur ai fais arrêter peu à peu Canal+, Marc Olivier Fogiel, les Inrock et l'anti-américanisme. Mais y'a encore du boulot, faut y aller progressivement.
 
Akshell
Pedobear à poil roux
Membre 4167 msgs
swan a écrit :
J'ai précisé que je suis plus en phase avec les magazines spécialisés en ce qui concerne le cinéma. Non pas parceque je juge que les critiques de ces magazines sont plus intélligents mais parceque je trouve leur approche du cinéma, en règle générale, bien plus adaptée à ma propre démarche, ne serait-ce que par le fait de créer un magazine spécialisé dans un sous-groupe du cinéma.

La nerditude comme critète de choix, pourquoi pas... Mais par principe à trop concentrer le milieu on y perd la possibilité d'y trouver un bon critique.

swan a écrit :
En effet, le cinéma est bien trop complexe pour mettre tout dans le même panier et de juger tous les films sur les mêmes critères académiques.

C'est vrai que l'idée qu'il puissent exister quelques règles formelles pour faire un film qui soit transverse au média ce serait profondément choquant, dès fois qu'on pourrait les critiquer dessus sans être spécialiste du genre. Mais faut il qu'ils soit exclusifs des autres ? Enfin s'ils existent...

swan a écrit :
C'est faisable mais ça ne parlera pas aux amateurs d'un genre en particulier, ...

Qui de toute façon sont venues dans l'intention express d'être conforté dans leurs certitudes.

swan a écrit :
...en revanche je ne remets pas en cause l'utilité des magazines généralistes car ils sont representatifs de la majorité des gens

Non c'est l'inverse, ils s'adressent à la majorité des gens, ce qui implique une démarche intellectuelle particulière de vulgarisation ce qui suppose un minimum de connaissance du cinéma ou de l'art de critique au pire, ou simplement de savoir écrire et faire partager une idée, ce qui n'est déjà pas mal.

swan a écrit :
qui ne sont pas fans de certains genres en particulier...

Fan de litote, hein ?

swan a écrit :
et qui ont une approche moins spécialisé mais tout aussi louable du cinéma.

Bel euphémisme pour présuposer (d'où le procès d'intention évoqué) qu'ils sont incultes. Et bel amalgame aboutissant inévitablement à un manichéisme opposant le vulgarisateur (dans sons sens péjoratif) au spécialiste forcement cultivé. Pourtant c'est la presse ultra-spécialisé issu du fanzinat qui concentre le plus d'incultes.

swan a écrit :
Pour ma part, quand je propose un film à ma femme je lui place le contexte : "T'as envie de quoi ce soir ? Un buddy movie ? Une comédie familliale fantastique ?", comme ça on sait tout de suite à quoi s'attendre et on peut se mettre en condition pour le film.

Donc ce serait au spectateur de s'adapter au film ? Se fermer à tout esprit critique pour juste apprécier benoitement le spectacle... si c'est la démarche que tu souhaites de la part des critiques de genres, on en revient a au type engoncé dans ses certitudes et qui ne souhaite pas être contrendit. hop une lapalissade gratuite.

swan a écrit :
En effet, je considère le cinéma comme une espèce de fractale de genres (tout comme la musique par exemple), et je trouve interessant d'avoir en tête le genre dans lequel un film s'inscrit pour en comprendre les intentions, les inspirations et les codes.

Chouette du langage pseudo-mathématique, ça nous manquait dans les poncifs. Et on en est toujours à tes a priori sur le critique généraliste qui ne les connaît pas et que toi tu les maîtrises, voire même qu'ils sont incontournables pour apprécier l'œuvre. Si ça c'est pas de l'élitisme-branlette...
On va quand même détailler :
- Une intention sauve t'elle un film ? Uwe Boll qui n'en manque pas n'a pas encore réussi un seul film. ça ne semble pas être ça...
- des inspirations sauvent t'elles un film ? Luc Besson qui n'en manque pas... Ok le transporteur en pompant le cinéma HK reste regardable, ce qui est loin d'être le cas avec Les Rivières Pourpre 2 qui n'arrive même pas à copier le premier.
- Les codes ? Hop je sors mon Sheitan de ma poche et je crie carton rouge ! Comme quoi leur accumulation ne garantie rien, mais vraiment rien.

swan a écrit :
Il me parait donc plus judicieux de critiquer un film en fonction de ce qu'il réussi ou échoue dans les critères intrinsèques à son genre. Mais pour bien connaitre le genre il faut avoir beaucoup de temps devant soit ou se spécialiser uniquement dans un genre.

Quelle belle leçon de relativisme, sauf qu'un scénario incohérent tue un film quel qu'il soit, une mise en scène foireuse ne te fera ressentir aucune émotion, ni l'horreur d'un monstre, la peur de la victime, l'intensité de l'action, la tristesse d'un personnage, etc.

En fait je me fous des critiques (journalistes), c'est juste que sur le principe un film de genre reste un film, et qu'il y a un certains nombres de critiques propre au média qu'on ne peut pas lui éviter.
 
Akshell
Pedobear à poil roux
Membre 4167 msgs
swan a écrit :
3) Pour le scénario incohérent c'est une autre affaire, je ne peux pas me prononcer vu que je n'ai pas vu le film. [...] il n'est pas dispensé d'avoir un scénario solide, mais je ne m'y attend absolument pas

Sauf que personne ne s'y attend et que ce n'est pas le problème, un scénario même léger aurait suffit, coller des clichés bout à bout n'aboutit qu'à de l'incohérence. Les 4 Fantastiques et le surfer d'argent sortit peu avant s'en sort avec un scénario qui tient en entier dans la bande annonce.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
Je ne dis pas qu'ils sont incultes, juste qu'ils ne sont pas spécialisés et ne s'adressent pas au même public.

Ils ont très certainement vu autant de films que les journalistes spécialisés mais ils n'ont pas vu les mêmes. un critique spécialisé aura tendance à se gauffrer plus d'"oeuvres" mineures (voir des direct-to-video) qu'un critique généraliste.

Et quand tu vas fouiner du coté des films d'exploitation et du direct-to-video tu découvres une vision moins artistique mais plus artisanale du cinéma. Et tu apprends à voir un réalisateur comme un artisan et non uniquement comme un artiste. Ce qui peut être une approche interessante. J'y reviendrai plus tard.

Tu dis que tous les films sont des films de genre, c'est plus ou moins vrai selon le cas et tu as grosso-modo raison. Mais si j'insiste sur le genre c'est parceque ma vision du cinéma a complètement basculée quand j'ai commencé à appréhender le cinéma de cette manière.

Voilà comment ça s'est passé :

Je commencais à tourner en rond avec ma collection de DVD tous approuvés par la critique (à l'exception de quelques plaisirs coupables).

Alors, pour trouver d'autres films, je me suis mis à me faire des cycles par réalisateurs, par genres, par sous-genres et même par thèmes, allant même jusqu'à utiliser les "plots keywords" d'IMDb ( http://www.imdb.com/Sections/Keywords/ ), ça te montre à quel point j'étais comme un junkie en manque de films. Et j'ai donc regardé des tonnes et des tonnes de films sans me soucier une seule seconde de la critique. J'ai vu des tas de merde mais dans tout ce marasme les cahiers des charges des codes de chaque genre ont commencé à me paraitre plus évidents et j'ai commencé à juger les films d'une façon bien plus pragmatique et technique que je ne le faisais auparavant.

Oui c'est vrai, le fait qu'un film remplisse le cahier des charges de ses intentions me conforte effectivement dans mes certitudes, c'est désormais ma façon d'appréhender le cinéma et je ne cherche pas à l'imposer mais elle me plait et m'a permis d'être plus receptif à ce média.

Est-ce que celà a endormi mon esprit critique et m'a enfermé dans un univers prévisible ?

Peut-être, mais je prend beaucoup plus de plaisir désomais en m'adaptant au film qu'en tentant de projeter ma vision du film en tant qu'esprit critique.

Je vais essayer de symboliser le truc :

Plutôt que de me mettre en face du réalisateur je me mets à présent à coté de lui pour avoir le même angle que lui. Je garde mon esprit critique en marche mais en l'utilisant de cette manière : j'essaye de comprendre les choix qu'il a fait et que je n'aurais personnellement pas fait plutôt que de juger celà comme des erreurs. Si il a réussi à me tenir interessé (voir à me surprendre) et à me faire comprendre ses choix alors j'estime que l'experience est réussie.
Finalement je me suis rendu compte qu'il est inutile d'être aussi catégorique que je l'ai été. Qu'il n'y a pas "la bonne façon de faire" et "la mauvaise façon de faire", qu'avoir tord et avoir raison c'est très relatif. traite moi de relativiste si tu veux, j'assume à fond. Pour moi la vérité c'est le fait d'affiner constament son point de vue, pas le point de vue en lui même qui n'est finalement qu'un avis. C'est pourquoi dans une discussion je ne cherche désormais plus à avoir raison mais simplement à discuter. C'est pareil pour le cinéma, je ne suis pas là pour juger que la réalisateur à tort ou a raison de faire ça, ni même si il le fait bien ou mal. J'écoute et je regarde ce qu'il a a dire et à me montrer puis je continue la discussion dans ma tête. Si l'échange était agréable alors pour moi le film est bon, celà n'a rien à voir avec le fait qu'il ait fait ça comme il faut ou pas. Regarder un film avec lequel on n'est pas d'accord ne conduira pas necessairement à une mauvaise experience. De même qu'une conversation dans laquelle on n'est pas d'accord l'un avec l'autre (comme toi est moi ;) ), n'est pas moins enrichissante que si l'on était d'accord, c'est même bien souvent le contraire.

Bon, pour en revenir au sujet. Finalement je prend plus mon pied à voir l'Homme travailler que de simplement regarder son travail. En effet, il peut être très interessant d'observer l'Homme (avec un grand H) aux travers des ficelles qu'il tire et des artifices qu'il déploit pour mettre en image sa pensée. C'est à mon sens plus interessant que de regarder la pensé à la surface. C'est un peu comme tenter de comprendre quelqu'un tant à sa façon de s'exprimer et de tourner ses phrases qu'aux idées qu'il developpe. Bref, le contenant est aussi important que le contenu, enfin moi il m'interesse tout autant.

A ce titre la démarche du film d'exploitation m'interesse aussi car elle c'est un véritable travail d'alchimiste. L'exploitation c'est donner ce qu'un certain public à envie de voir, c'est complètement raccoleur et c'est ça qui est fascinant. Car comprendre et mettre en scène ce que le public veut voir demande une bonne analyse du langage cinématographique.

En effet, un genre cinématographique se compose de ficelles qui s'accumulent au fur et à mesure que le genre murit. Le réalisateur doit apprendre ces ficelles par un bourrage de crâne cinématographique pour ensuite tenter de tirer ce qu'il pense être les bonnes à ce qu'il pense être le bon moment.

Les réalisateurs qui me fascinent le plus sont ceux qui ont cette démarche de l'artisan horloger-marionnettiste, qui analysent et utilisent les méchaniques du cinéma afin de stimuler les zones érogènes du cerveau du spectateur le tout pour bien faire leur travail plutôt que de simplement mettre en image "leur vision" pour faire de l'art.

C'est à mon sens ce qui sépare l'artiste de l'artisan (et j'ai plus de sympatie pour les artisans). L'artiste à conscience qu'il fait de l'art alors que l'artisan fait naturellement de l'art en essayant de faire correctement son boulot.

La démarche de l'artisan du cinéma est à la fois opportuniste et altruiste. Opportuniste car il prend la voie de la sécurité en mélangeant des ingrédients bien étiquetés (Oui c'est vrai, on peut repprocher à ces réalisateurs de ne pas toujours prendre beaucoup de risques) mais surtout altruiste car il construit son oeuvre pour le public avant de le faire pour lui même.

Mais alors c'est moins personnel que la démarche de l'artiste ? C'est contradictoire avec l'interêt que je porte pour l'Homme et non pour l'oeuvre ?

Et bien paradoxalement non, car les codes bien calibrés que manipule le réalisateur (ces certitudes dont tu parles) mettent le spectateur en confiance et forment un pont entre le réalisateur et le spectateur. Une fois cette connection établie je peux t'assurer que le spectateur est plus réceptif aux faits et gestes du réalisateur, l'analyse du bonhomme en est d'autant plus fluide et approfondie pour peu qu'on s'en donne la peine. Mais à la fois pas du tout necessaire, et c'est ça qui est bien. Un bon artisan du cinéma fera un film qu'il n'est pas necessaire de complètement analyser pour l'apprecier mais dont l'analyse peut révèler des choses interessantes.

Alors je ne dis pas qu'un critique spécialisé est forcément sur la même longueur d'onde que le réalisateur, mais il est tout de même plus enclin à prendre en considération ces ficelles, d'une part parceque lorsqu'on est spécialisé dans le film d'horreur on a normalement une vision très complète de ce qui caracterise chaque sous-genre (slasher, survival, épouvante, films de torture/sexe, films de créatures, etc...) pour la simple raison qu'en tant que fan on s'est tappé de nombreux films de chaque genre et non un ou deux representants du genre et c'est normalement ce que le réalisateur a aussi fait, sinon il ne serait pas fan au point d'en faire son métier, alors bien sûr il y a des fans de genre qui sont de piètres réalisateurs (Cristophe Gans par exemple) il ne suffit pas d'être un bon analyste pour être un bon réalisateur.

Tu n'as qu'à voir les notules lunaires de Mad Movies pour voir qu'un critique de là bas se tappe des trucs bien undergrounds qui passent directement en vidéo et qui ne seront jamais critiqués (et rarement vus) par un critique généraliste qui a plein d'autres genres à voir et qui ne s'attardera que sur les trucs connus.

Je ne dis pas que la quantité prime sur la qualité, mais le fait d'avoir une vue plus étendue et complète d'un genre est une bonne leçon de cinéma que ne peut dispenser la vision de quelques "labels rouges" sensés representer le genre à eux seuls.

Quand je dis que les critiques généralistes n'y connaissent rien en tel ou tel genre, c'est bien entendu relatif mais c'est clair que par rapport à mes critères leur avis n'est pas suffisament étayées pour coller avec mon approche de ces genres. Ils critiquent les choses selon des critères que je trouve mal adaptés au genre en question et ont bien souvent des attentes imprécises quand il abordent tel ou tel film.

Bon c'est pas clair alors je vais résumer :

En gros quand je lis une critique d'un film qui n'est pas calibré pour eux et leur vision de ce qu'est le "bon" cinéma, je me dis souvent : "Oh... Ils sont vraiment à coté de la plaque, à croire qu'ils savaient déjà qu'ils allaient descendre le film avant d'aller le voir".

Je sais bien que c'est leur métier et qu'ils ont des préférences en terme de genres et que ça les emballe pas plus que ça d'aller voir un film d'un genre qu'ils n'apprécient outre mesure, mais bon ils doivent quand même en faire la critique.

Et alors là c'est la fête, vas-y que je trouve des belles tournures pour defoncer le film et me faire mousser. M'enfin t'as envie de leur dire : "hé coco ! On s'en branle de tes traits d'esprit, ce film n'était clairement pas fait pour toi et on voit bien que si ce n'était pas pour ton boulot tu ne serais pas allé le voir, pas la peine de rattraper le coup en faisant des belles phrases."

Et c'est ce qui montre toute l'inutilité de la critique. Finalement on s'en bat les couilles de l'avis de pierre de paul ou de jacques. Y'a tellement de facteurs en jeu qui font que de toute façon on ne pensera pas exactement la même chose que lui. Alors autant simplement dresser un liste de ce à quoi on peut s'attendre dans le film, sans forcement émettre de jugement. Donner envie au spectateur concerné ou justement prévenir celui qui n'est pas fan de ce genre de trucs. Ca ça me semble plus constructif que d'encenser ou descendre un film.

Alors les critiques spécialisés ne font pas forcement ça non plus, mais ils ont tout de même un peu plus tendance à parler "techniquement" (spécialisé oblige, on s'adresse à des fans et non à de simples curieux) et puis ils parlent aussi de ce que les autres ne parlent pas et on découvre ainsi plus de choses alors que dans un généraliste tu vas surtout entendre parler de trucs qui sont de toute façon très accessibles pour peu que tu allumes ta télé, ta radio ou que t'ailles faire un tour en ville.

Bref, mon magazine généraliste idéal serait un magazine ou chaque critique se dédit à un genre en particulier et bosse à fond son sujet plutôt que ses vannes et son français.

Bon c'est déjà du beau pavé, je vais m'arrêter là.
 
__MaX__
David Croquette
Admin 4967 msgs
Akshell a écrit :
Donc ce serait au spectateur de s'adapter au film ? Se fermer à tout esprit critique pour juste apprécier benoitement le spectacle... si c'est la démarche que tu souhaites de la part des critiques de genres, on en revient a au type engoncé dans ses certitudes et qui ne souhaite pas être contrendit. hop une lapalissade gratuite.


Oui complètement, on s'adapte toujours à ce à quoi on a affaire, que ce soit au cinéma, au théâtre ou dans une salle de concert... cela ne veut pas dire pour autant que l'on se ferme à la critique, cela veut juste dire que l'ont prend une échelle de critique différente.

J'imagine d'ici un critique de musique aller voir un concert de Daft Punk ou Sepultura, et en revenir avec des critiques basées sur le fait qu'ils ne respectent ni l'un ni l'autre les bases des gammes fondamentales, ou de l'harmonisation d'un concerto pour violons.

Le cinéma a des bases prédéfinies, qui sont applicables à tous les films, comme la musique, sauf que chacune de ces bases à une valeur différente suivant le type traité. Un critique s'étonnant que WETA n'ait pas été recruté pour "Le pianiste" est aussi risible qu'un critique de Libé qui s'étonne qu'un Bay a sortit un scénario moisi sur son dernier film.

Quant à la critique de Netsabes, c'est le genre de critique que j'ai tendance à esquiver maintenant. Après plusieurs années de lecture, j'ai tendance à me demander si des gens comme ça on déjà aimé quelquechose...
 
Akshell
Pedobear à poil roux
Membre 4167 msgs
swan a écrit :
tu découvres une vision moins artistique mais plus artisanale du cinéma.

L'éloge de l'art fait par des tacherons, faut-il déjà comprendre qu'ici le tâcheron n'inventera rien, et se contentera de copier ad vitam eternam les mêmes trois plans qu'il aura su si bien pomper sur de vrais réalisateurs, parfois certains seront capable de faire plus d'esbroufe en multipliant les copier-coller au point d'en arriver à faire des fautes de goût, et on obtient Kung Fu dans le Gévaudan avec un combat final pitoyable de jeu de baston 3D.

swan a écrit :
C'est à mon sens ce qui sépare l'artiste de l'artisan (et j'ai plus de sympatie pour les artisans).

Et une couche d'anti-élitisme, avoir un minimum d'exigence c'est être élitiste et ça demande des efforts de volonté...

swan a écrit :
un junkie en manque de films

... que tu n'as visiblement pas. Consommer pour consommer est une névrose, on est loin d'un plaisir épicurien.

swan a écrit :
Et c'est ce qui montre toute l'inutilité de la critique.

Ce qui te gènes c'est qu'on t'enfonce la tête dans ton caca, sinon t'es heureux de ton marigot. Pas de vagues, pas de remise en question.

__MaX__ a écrit :
Quant à la critique de Netsabes, c'est le genre de critique que j'ai tendance à esquiver maintenant. Après plusieurs années de lecture, j'ai tendance à me demander si des gens comme ça on déjà aimé quelquechose...

Sans le moindre doute, puisque c'est en lisant des choix de lecture de lui que j'ai découvert Neil Gaiman ou Terry Pratchett.

À n'avoir aucune exigence on se condamne à la médiocrité.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
En fait t'es mon critique, c'est ça ?


Je constate que tu as une dôle de vision de la création.

"le tâcheron n'inventera rien, et se contentera de copier ad vitam eternam les mêmes trois plans qu'il aura su si bien pomper sur de vrais réalisateurs"

Sauf que dans l'art on n'invente rien. Je pense très sincèrement que la règle de Lavoisier (Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme) est valable pour chaque chose. C'est totalement impossible de créer quelque chose à partir de rien, le seul à qui on attibut ça est Dieu (pour se rassurer).

Tout le monde copie tout le monde et c'est la copie qui crée l'art. On ne copie pas necessairement volontairement mais il est impossible d'ignorer la vision qu'on a du cinéma part rapport à ce qu'on en a déjà vu. Si tu étais créateur plutôt que critique tu t'en rendrais compte, ne pas considerer celà est souvent ce qui fait défaut au critique.

Le cinéma évolue par la copie, comme tout art. Et je trouve complètement stupide d'accuser la copie alors que c'est le fonctionnement même de l'évolution.

Et de toute façon ton raisonement ne tient pas la route non plus quand tu parles de "tacherons qui copient des plans sur des réalisateurs". Ca marche carrément dans les deux sens. T'as qu'à voir tout ce qui a été copié au cinéma d'exploitation (va demander à Tarantino, il t'expliquera), à tous ces films "mauvais" mais audacieux par moment car ils s'adressent à un public fermé et sont bien souvent réalisés par des extra-terrestres pleins de drogue. Ce sont des copieurs caricatureurs dont on copie la caricature, et bien ça c'est la source inépuisable pour les "vrais réalisateurs" comme tu dis, puis ça vaut le coup parceque personne ne connait alors on ne les accusera pas d'avoir pompé et on les glorifira pour leur genie (comme tu le fais).

Non mais après c'est moi qui suis manichéen...
A t'entendre le monde est simple, il y a les bons et les mauvais, ceux qui on tord et ceux qui ont raison, les créateurs et les copieurs, etc...

On ne peut pas plus manichéen. Je pensais comme ça avant et ça me confortait dans mes certitudes tout comme pour toi, c'était bien plus rassurant mais bien plat, un peu comme si je pensais en 2D et que maintenant je pense en 3D. Tu appelles ça du relativisme, et bien ouais c'en est, tenter de comprendre quelqu'un est bien plus enrichissant que de lui démontrer ses torts. Il n'y a pas les bons et les mauvais, il y a simplement ceux qu'on aime et ceux qu'on n'aime pas et ce avec quoi on est en accord ou en désaccord, et pour l'admettre il faut un peu d'humilité qui te manque et qui manque à pas mal de critiques.

Libre à toi de penser que cette vison m'a ammené à aimer de la merde, si ça te rassure dans tes convictions. Ca m'a simplement amené à aimer plus de choses, donc je m'estime gagnant. La critique pour me rassurer et m'affirmer, très peu pour moi car elle me rendrait (rendait) hermetique à des tas de choses, mais si toi ça t'aide pour ton égo alors je le respecte mais c'est ton kif, pas le mien.

"À n'avoir aucune exigence on se condamne à la médiocrité."

A avoir ce que tu appeles des exigences on se condamne souvent à l'ignorance. Toi qui parle de simplement se conforter dans des certitudes, c'est exactement à ça que servent les "exigences". Et la médiocrité c'est subjectif et c'est toi qui la fixe arbitrairement. Des choses que tu juges médiocres, je ne les juge pas forcement médiocres, elles ont l'utilité de plaire à leur public. Elles ne sont pas calibrées pour toi (ni parfois pour moi), tout simplement. On ne dit pas c'est de la merde, on dit je n'aime pas, tes parents ne t'ont pas enseigné ça ? Petit prétentieux va.

Ta dernière phrase résume bien ta façon de penser, elle ne m'étonne pas de toi. Je suis en complet désacord avec elle et donc avec toi, attention je ne cherche pas à être condescendant quand je dis que je pensais comme ça avant. Je ne dis pas que mon évolution est objectivement positive, libre à toi de penser que je me suis abruti (et d'ailleurs je suppose que c'est ce que tu pense, mais ce n'est pas vraiment mon problème).

Ma façon de penser ne te seduit pas et je peux le comprendre, la relativité peut donner le vertige quand on est habitué à la terre ferme de la soit disant objectivité. Mais c'est un peu comme concevoir l'infini, une fois dedans tout concorde et les choses paraissent à la fois plus complexes mais plus sensés et elles prennent enfin leur profondeurs et leurs couleurs (mais attention, je ne dis pas que c'est la bonne façon de voir les choses mais c'est celle qui me plait), c'est de ça que je parlais quand j'évoquais le fait de voir et de penser en 3D. Mais je ne dis pas que j'ai raison, je dis que ça me convient mieux, ce n'est pas la peine de juger une évolution, elle n'est ni bonne ni mauvaise, ce pas n'est ni en avant ni en arrière mais simplement sur le coté, histoire de changer un peu d'angle.

Tiens bah moi aussi je vais terminer avec une maxime éculée :

La beauté est dans l'oeil de celui qui la voit.

Vas-y médite là dessus ;). Je ne te demande pas d'être d'accord mais simplement de comprendre mon point de vue.
 
__MaX__
David Croquette
Admin 4967 msgs
Akshell a écrit :
À n'avoir aucune exigence on se condamne à la médiocrité.


Très probablement, mais vu la manière dont tu amènes ça, c'est de l'élitisme branlette.

Si on ne cite par du Karl Marx ou du shakespeare 3 fois par jour on est donc médiocre ? Si on se fait plaisir à regarder et apprécier des créations grand public on l'est aussi ?

Dans le fond, je m'en contrefiche de l'avis des critiques, je pense par contre que l'art a tous les niveaux, musique, cinéma, peinture, est régit par des critiques et des putain de rhétoriciens qui se délectent à étaler leurs connaissances théoriques qu'ils ne peuvent de toute façon exploiter que dans cette situation, ou à employer de grands verbiages pour démonter quelque chose qu'ils n'ont pas apprécié, sans jamais se soucier du but réel que cherche à atteindre l'oeuvre.

Par contre, on voit des dizaines de critiques s'extasiant devant le triptyque de Twombly (qui a été récemment massacré...) alors que si on prend les bases de la peinture, pour moi c'est un pur et simple foutage de gueule.

Je ne comprends pas comment aujourd'hui on puisse encore en prendre au sérieux (des critiques). Je pense qu'il y a beaucoup de frustrés dans ce domaine, des gens qui auraient aimé être artistes, réalisateurs, acteurs, musiciens... mais qui n'ont jamais eut que les compétences de comprendre a peu près ce que ces gens font, et de le critiquer (plutôt mal que bien) sur papier.
 
Akshell
Pedobear à poil roux
Membre 4167 msgs
swan a écrit :
Tout le monde copie tout le monde et c'est la copie qui crée l'art.

Tu mélanges inspiration et plagiat, en fait tu es simplement con.
 
Akshell
Pedobear à poil roux
Membre 4167 msgs
__MaX__ a écrit :
Si on ne cite par du Karl Marx ou du shakespeare 3 fois par jour on est donc médiocre ? Si on se fait plaisir à regarder et apprécier des créations grand public on l'est aussi ?

Non la médiocrité c'est se contenter du minimum, comme par exemple simplifier « aucune exigence » avec « trop exigent » pour pouvoir se positionner en victime de l'élitisme.
 
swan
Membre Factor
Membre 160 msgs
Akshell a écrit :

Tu mélanges inspiration et plagiat, en fait tu es simplement con.


Et toi tu es intelligent, c'est bien comme ça c'est binaire. Ton petit monde de certitudes n'est pas bousculé.

Et puis pour ta gouverne la seule différence entre l'inspiration et le plagiat c'est que le copieur s'approprie l'inspiration en ométant consciemment de citer sa source.

Le plagiat est donc une forme de contrefaçon et c'est juste une question d'honnêteté et non de talent ou de proportion de la copie.

Tu es donc à coté de la plaque car de toute façon un réalisateur qui s'inspire ne cite que très rarement sa source dans son film, à la limite il peut l'avouer en dehors.

Le plagiaire va tout simplement nier l'inspiration et pretexter la création. L'inspiration et le plagiat ne s'opposent pas en terme qualitatif. Un plagiat n'est pas une "mauvaise" inspiration ni une extrème inspiration.

A la limite tu peux trouver qu'un artiste propose un peu trop (à ton gout) d'éléments inspirés traits pour traits d'une autre oeuvre ou d'un autre artiste. Mais l'accuser de plagiat n'est pas du tout à propos.

C'est alors un simple jugement subjectif qui te fais consider une inspiration comme abusive, et il faudrait d'ailleurs que tu arrête de prendre ta subjectivité pour de l'objectivité.

Les mêmes ingrédients utilisés par un alchimiste différent donneront un résultat différent, pas toujours très différent mais suffisament pour mériter l'attention. Nier cet état de fait c'est ne pas se rendre compte que l'art est une serie de variantes des mêmes thèmes intemporels.
Brian Depalma a par exemple très largement tiré son inspiration dans le cinéma d'Hitchcock, cette approche de l'art du maitre à l'apprenti est une approche tout aussi louable que celle du soit disant autodidacte. Car finalement "l'autodidacte" nie bien souvent ses inspirations, ce qui fait paradoxalement de lui le réel plagiaire.
Et si tu regardes le résultat pour Brian Depalma, pour continuer dans mon exemple, tu peux constater que l'exercice n'est pas dénué d'interêt et que le résultat proposé se révèle finalement unique, la copie passant par le copieur avant d'arriver sur la pellicule, elle se teinte de la personnalité et de la façon de voir du copieur, la personnalité et la façon de voir de l'artiste étant l'interêt principal de l'art, bien plus que les techniques et les thèmes en eux mêmes. Ou alors c'est que tu regardes l'art en 2 dimension sans en voir la profondeur.

Tu es peut être un très bon critique mais tu me semble être un bien piètre spectateur (comme beaucoup de critiques ;) ).

Apprend un peu la subtilité des mots avant d'insulter les autres de cons, ça t'évitera de viser à coté.

edit : je viens de vérifier sur wikipédia et ça semble confirmer ma définition, ils ajoutent même : "En matière intellectuelle tout le monde copie tout le monde. Mais le plagiat va au-delà: le plagiaire tente d'usurper une gloire indue en s'appuyant sur l'oeuvre d'un autre auteur."

et

"Il existe une distinction entre les idées générales communément admises et les thèses résultants de travaux originaux."

Au fur et à mesure que le cinéma se construit, les codes qui se créent par mutation finissent par rentrer dans la catégorie des idées générales communément admises. C'est un peu pour celà qu'on appelle ça des codes.
 
robaire
Membre Factor
Membre 167 msgs
Forum Film de Culte

Pour ceux qui veulent parler cinéma avec des gens qui veulent parler de cinéma...
 
Message masqué
__MaX__
David Croquette
Admin 4967 msgs
Akshell a écrit :

Non la médiocrité c'est se contenter du minimum, comme par exemple simplifier « aucune exigence » avec « trop exigent » pour pouvoir se positionner en victime de l'élitisme.


Oui c'est vrai que j'ai un peu exagéré. Ceci dit, la manière dont tu l'as amené puisque je faisais référence à Nets, revenait à dire que si on ne rejette pas la majorité de ce que l'on consomme (autrement dit, exigence énorme), cela revient à être médiocre.

Mais sinon je comprends pas pourquoi tu réagis comme ça avec swan, ya pas possibilité de discuter sympathiquement sans s'insulter (les discussions sympas ya toujours un moment ou ça s'insulte, j'ai toujours trouvé ça étrange).
 
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