Heavy Rain, grosse déprime

La colère gronde dans le royaume de Factor : certains lecteurs nous trouvent injustes à propos d'Heavy Rain, nous taxant même -ô injure suprème- de frondeurs anti-innovation française. Les previews de 1Up et Gametrailers arrivent à point nommé, tous deux ayant eu droit de tester une des scènes du jeu en longueur et d'interviewer David Cage.

Bon, Davidounet ne le répètera jamais assez, Heavy Rain n'est pas un jeu dans le sens où on l'entend communément. Donnons lui raison sur ce point, répéter bêtement une séquence de boutons affichés à l'écran étant assez éloigné de l'idée que l'on se fait habituellement du divertissement interactif. Manque de chance, ces manipulations constituaient le coeur du gameplay de la scène choisie si on en croit 1Up et les vidéos diffusées.
Il faut dire que l'on risque de vite passer les phases d'enquêtes si elles ressemblent toutes à celle que l'on voit dans la casse de voiture : le héros (un profiler du FBI) chausse ses lunettes de soleil, et tous les indices se mettent soudain à léviter dans la pièce, cerclés d'orange pétard. Heavy Rain est là pour nous raconter une histoire, pas pour creuser nos méninges.

Le cheval de bataille de Quantic Dream, c'est donc le storytelling, l'idée de faire ressentir des émotions "complexes" au joueur. Malheureusement, là encore, c'est raté. L'ambiance pluvieuse/crado est plutôt réussie, mais la scène reste un bon cran en dessous de ce que l'on avait pu voir en démo l'année dernière en terme de réalisme visuel. Mais ce sont surtout certaines animations faciales franchement loupées, le scénario bateau de la scénette et le doublage sans conviction du flic qui posent problème pour ce jeu qui se veut plus qu'un film.

Au passage, d'après GameTrailers, le jeu est semble-t-il de nouveau repoussé en 2010.