ARTICLE
Littérature : Les Saisons du Paradis
par Nicaulas,
email @nicaulasfactor
Tout a commencé avec une blague –pourtant guère méchante- comparant sa tchatche, son histoire et ses expressions à celles de Serge le Mytho. Ca a continué avec une vidéo –beaucoup plus tranchante- moquant son ambition et l’annonce de la première exclu mondiale de la Switch (dont on se demande bien comment elle va se vendre sans son bundle avec Seasons of Heaven). Alors qu’on avait laissé tout ça tranquillement devenir un meme rigolo (Didier ?) et un innocent emoji Discord, Nico Augusto est revenu sur nos radars (enfin, dans nos boîtes mails) via l’insistante prodigalité de son attachée de presse. Nous voici donc avec un exemplaire du livre « Les Saisons du Paradis » entre les mains. En espérant ne pas être déçu du voyage.
The Flat Earth Society has members all around the globe.
Avant toute chose, il est nécessaire de préciser un léger, que dis-je, minuscule tout petit truc sur Nico Augusto. Parce que, voyez-vous, malgré notre bêtise assumée qui moque le créateur nombriliste en en faisant l’équivalent de David Cage dans nos pages, il existe un autre Nico Augusto. Un Nico Augusto qui existait bien avant le tycoon du jeu vidéo à l’américaine, un Nico Augusto qui était un tycoon de la chaîne du câble, un Nico Augusto pour qui R.I.P. est une affaire sérieuse à tel point qu’il donne aujourd’hui des cours payants de chasse aux fantômes, bref un Nico Augusto qui croit dur comme fer au paranormal. Ou qui du moins fait preuve d’un enthousiasme non feint à l’égard des théories classiques du domaine (grands anciens, différents plans d’existence, etc.) en même temps que d’un scepticisme exacerbé à l’égard, précisément, des sceptiques du paranormal, ce qui vaut à beaucoup d’entre nous d’être bloqués sur Twitter. Si cette autre facette du personnage vous intéresse (au second comme au premier degré), vous pouvez vous rendre sur sa page Facebook où se déroulent des lives qui abordent entre autres ces sujets, que ce soit [²]la découverte avérée d’artefacts aliens en Amérique du Sud, l’incroyable précision du documentaire « La Révélation des Pyramides » ou encore la physique quantique qui prouve l’existence d’univers parallèles.[/²]
Et vous savez quoi ? On s’en bat les couilles. S’il y a bien une chose que des années d’Internet nous ont appris, c’est qu’il existe, et en nombre, des gens qui croient en à peu près tout et n’importe quoi, et qu’aucun discours ni aucune preuve ne les feront jamais changer d’avis. On trouve encore des gens persuadés que l’homme n’a jamais posé le pied sur la Lune alors qu’il suffit d’un télescope suffisamment puissant pour observer les restes de ces passages. Ou que la Terre est plate alors que… putain, la Terre plate, sérieusement ? Quoiqu’il en soit, cette introduction n’a pas vraiment pour but de pointer du doigt cet aspect du personnage, mais plutôt de vous prévenir si jamais vous étiez tentés de lire « Les Saisons du Paradis » pour le fun, en hate-reading : il s’agit d’un livre militant farouchement pour la cause du paranormal. Bien sûr, il se retranche derrière le fait que ce soit une œuvre de fiction et qu’il ne s’agit pas de présenter une vérité définitive. Mais que ce soit la préface de Grant Wilson (le Nico Augusto américain, qui est également plombier) annonçant « Mais Nico Augusto et moi ne spéculons pas. Les Saisons du Paradis joue avec l’idée de ce qu’est le paranormal, sous une forme que je n’ai jamais vue.», ou le fait que certains éléments d’intrigue sont présentés sous une forme documentaire avec un entrain mal dissimulé, il n’y a guère de doute : le livre cherche à convaincre que les convictions de l’auteur devraient être adoptées par tous. Certaines sont des clichés inoffensifs difficilement contestables (les méchants c’est pas très cool, mieux vaut être gentil et faire preuve de respect les uns envers les autres, et puis on épuise les ressources de la Terre et on est cruel avec les animaux c’est pas bien il faudrait être vegan), d’autres font lever le sourcil ou déclenchent des fou-rires nerveux (les animaux communiquent par télépathie, avant les humains étaient aussi télépathes mais ces connards de judéo-chrétiens et cet enculé de Descartes ont tout fait foirer et maintenant on a perdu ce superpouvoir).
Et vous savez quoi ? On s’en bat les couilles. S’il y a bien une chose que des années d’Internet nous ont appris, c’est qu’il existe, et en nombre, des gens qui croient en à peu près tout et n’importe quoi, et qu’aucun discours ni aucune preuve ne les feront jamais changer d’avis. On trouve encore des gens persuadés que l’homme n’a jamais posé le pied sur la Lune alors qu’il suffit d’un télescope suffisamment puissant pour observer les restes de ces passages. Ou que la Terre est plate alors que… putain, la Terre plate, sérieusement ? Quoiqu’il en soit, cette introduction n’a pas vraiment pour but de pointer du doigt cet aspect du personnage, mais plutôt de vous prévenir si jamais vous étiez tentés de lire « Les Saisons du Paradis » pour le fun, en hate-reading : il s’agit d’un livre militant farouchement pour la cause du paranormal. Bien sûr, il se retranche derrière le fait que ce soit une œuvre de fiction et qu’il ne s’agit pas de présenter une vérité définitive. Mais que ce soit la préface de Grant Wilson (le Nico Augusto américain, qui est également plombier) annonçant « Mais Nico Augusto et moi ne spéculons pas. Les Saisons du Paradis joue avec l’idée de ce qu’est le paranormal, sous une forme que je n’ai jamais vue.», ou le fait que certains éléments d’intrigue sont présentés sous une forme documentaire avec un entrain mal dissimulé, il n’y a guère de doute : le livre cherche à convaincre que les convictions de l’auteur devraient être adoptées par tous. Certaines sont des clichés inoffensifs difficilement contestables (les méchants c’est pas très cool, mieux vaut être gentil et faire preuve de respect les uns envers les autres, et puis on épuise les ressources de la Terre et on est cruel avec les animaux c’est pas bien il faudrait être vegan), d’autres font lever le sourcil ou déclenchent des fou-rires nerveux (les animaux communiquent par télépathie, avant les humains étaient aussi télépathes mais ces connards de judéo-chrétiens et cet enculé de Descartes ont tout fait foirer et maintenant on a perdu ce superpouvoir).
Printemps, été, automne, hiver et printemps, enfin à une vache près quoi, c'est pas une science exacte.
Concrètement, « Les Saisons du Paradis » se présente sous la forme d’un livre choral mêlant différentes intrigues à travers le temps. Dans un monde post-apocalyptique (sûrement la faute de Descartes, l’auteur semble avoir une dent contre lui) survivent d’amour et d’eau fraîche des humains qui se reconnectent avec la nature et communiquent avec les âmes des défunts le soir autour du feu. L’occasion pour le chaman du groupe de raconter l’histoire de ce fameux « Paradis », et le livre entame alors une succession de chapitres éclatés et disposés dans le désordre, pour garder le suspense intact le plus longtemps possible. Manque de pot, on comprend très vite le délire qui se cache là-dessous et au lieu de progresser dans l’histoire avec avidité, le livre nous tombe régulièrement des mains.
On remet tout le bousin dans l’ordre pour vous éviter une migraine : la Terre a été colonisée par les Anciens, des martiens fuyant leur planète sur le point d’exploser à cause du manque de ressources, les bactéries de l’explosion martienne ensemencent la Terre, ça crée des Humains qui s’hybrident aux Anciens, les pyramides égyptiennes et Maya sont construites par les Anciens, mais au bout d’un moment il y a le déluge et les cités Anciennes de Mû disparaissent, c’est le bordel du coup un hybride Humain/Ancien avec un complexe de Dieu qui s’appelle Reynald utilise les restes du vaisseau colonisateur ancien pour construire le Paradis, un endroit de transition pour les âmes vertueuses qui doivent passer par des portes ouvrant sur les différentes Saisons du Paradis et où vivraient aussi les Anciens dont certains sont pas trop d’accord avec… heu… ne sont pas trop d’accord et deviennent des Bannis, mais au bout d’un moment c’est le bordel parce qu’un samouraï armé d’un katana magique entre au Paradis en étant encore vivant du coup il meurt au Paradis et visiblement c’est pas du jeu parce que tous les Paradisios pètent un câble, plus tard il y a une histoire avec un chirurgien alcoolique qui se retrouve au Paradis après un crash d’avion (Didier ?) et qui doit faire une manip de jeu Ubisoft avec des tours à activer avec des pierres mais c’est le bordel et puis au final c’est au héros autiste Yann et à son bouledogue français Ani de régler tout ça en… ah non pardon, il font la manip inverse du chirurgien bourré (qui entre temps est devenu un démon tout noir contenant les âmes de tous les Bannis) avec les pierres et les tours mais au final ça déclenche l’apocalypse en relâchant tous les Bannis sur Terre. Du coup je retire ce que j’ai dit : l’apocalypse c’est pas la faute à Descartes, c’est la faute à l’autiste. Sachant qu’en parallèle on suit la vie sur Terre de Yann et Ani ainsi qu’une enquête policière sur des meurtres sordides et des disparitions d’enfants, et à la fin on comprend qu’en fait c’étaient les Bannis les méchants et que tous les personnages sont plus ou moins des réincarnations les uns des autres et que ceux qu’on a suivi dans le Paradis étaient morts ou sur le point de mourir, et donc que Yann et Ani sont mor… ah non pardon, le bouledogue français ressuscite parce que son œuvre sur Terre n’est pas terminée, mais il finit par mourir quand même à la fin, rejoint Yann et ses parents et tout ce beau monde mort passe une énième porte pour accéder à d’autres plans d’existence à travers le temps et l’espace. Dans une ultime mise en abîme, on nous explique que le livre qu’on vient de lire a en fait été rédigé par Reynald, l’hybride Ancien/Terrien qui a créé le Paradis et que du coup c’est presque du found footage, mindfuck.
Le truc qui doit vous sauter aux yeux, c’est que tout ça est très confus, et surtout très haut perché. Sachant que j'ai laissé de côté pas mal d'intrigues et de persos, notamment plein de passages avec des animaux télépathes, mais j'ai déjà eu du mal à rendre ce résumé synthétique et intelligible. Et vous savez quoi ? Ça aussi on s’en bat les couilles. Je suis même forcé d’admettre que j’ai déjà croisé des intrigues similaires sur certains points, et que certaines m’ont fait forte impression. Mon livre préféré de tous les temps, « Avance Rapide » de Michael Marshall Smith, est un effroyable bordel avec des intrigues en poupées gigognes et avec une trame qui serait tout aussi ridicule que celle que je viens de vous décrire si j’y mettais la même mauvaise foi. J’adore des œuvres dont le mysticisme devrait pourtant mal s’accommoder de mes convictions personnelles. Et puis le coup de la race humanoïde qui colonise la Terre et permet aux humains de se développer en s’hybridant à eux, c’est textuellement la formidable fin de cette formidable série qu’est Battlestar Galactica (oui, je viens de spoiler la fin de BSG mais on s’en tamponne, la fin est anecdotique par rapport au reste de la série). Et je ne compte même plus le nombre de très bonnes fictions dans lesquelles les « âmes » des gens prennent une forme physique horrifique quand ils se comportent comme des trous du cul (outre évidemment le « Portrait de Dorian Gray » je citerais le moins connu « Chromosome 3 », film de David Cronenberg). En gros, pour paraphraser Karim Debbache : « J’arrive tout à fait à passer outre la vacuité de l’histoire qu’on me raconte si tant est que je suis réjoui par la façon dont on me la montre. » Transposé à notre cas du jour, cela veut dire que j’aurais pu passer outre l’intrigue touffue et les ambitions mystico-paranormales du livre s’il avait su se montrer intéressant dans sa narration.
On remet tout le bousin dans l’ordre pour vous éviter une migraine : la Terre a été colonisée par les Anciens, des martiens fuyant leur planète sur le point d’exploser à cause du manque de ressources, les bactéries de l’explosion martienne ensemencent la Terre, ça crée des Humains qui s’hybrident aux Anciens, les pyramides égyptiennes et Maya sont construites par les Anciens, mais au bout d’un moment il y a le déluge et les cités Anciennes de Mû disparaissent, c’est le bordel du coup un hybride Humain/Ancien avec un complexe de Dieu qui s’appelle Reynald utilise les restes du vaisseau colonisateur ancien pour construire le Paradis, un endroit de transition pour les âmes vertueuses qui doivent passer par des portes ouvrant sur les différentes Saisons du Paradis et où vivraient aussi les Anciens dont certains sont pas trop d’accord avec… heu… ne sont pas trop d’accord et deviennent des Bannis, mais au bout d’un moment c’est le bordel parce qu’un samouraï armé d’un katana magique entre au Paradis en étant encore vivant du coup il meurt au Paradis et visiblement c’est pas du jeu parce que tous les Paradisios pètent un câble, plus tard il y a une histoire avec un chirurgien alcoolique qui se retrouve au Paradis après un crash d’avion (Didier ?) et qui doit faire une manip de jeu Ubisoft avec des tours à activer avec des pierres mais c’est le bordel et puis au final c’est au héros autiste Yann et à son bouledogue français Ani de régler tout ça en… ah non pardon, il font la manip inverse du chirurgien bourré (qui entre temps est devenu un démon tout noir contenant les âmes de tous les Bannis) avec les pierres et les tours mais au final ça déclenche l’apocalypse en relâchant tous les Bannis sur Terre. Du coup je retire ce que j’ai dit : l’apocalypse c’est pas la faute à Descartes, c’est la faute à l’autiste. Sachant qu’en parallèle on suit la vie sur Terre de Yann et Ani ainsi qu’une enquête policière sur des meurtres sordides et des disparitions d’enfants, et à la fin on comprend qu’en fait c’étaient les Bannis les méchants et que tous les personnages sont plus ou moins des réincarnations les uns des autres et que ceux qu’on a suivi dans le Paradis étaient morts ou sur le point de mourir, et donc que Yann et Ani sont mor… ah non pardon, le bouledogue français ressuscite parce que son œuvre sur Terre n’est pas terminée, mais il finit par mourir quand même à la fin, rejoint Yann et ses parents et tout ce beau monde mort passe une énième porte pour accéder à d’autres plans d’existence à travers le temps et l’espace. Dans une ultime mise en abîme, on nous explique que le livre qu’on vient de lire a en fait été rédigé par Reynald, l’hybride Ancien/Terrien qui a créé le Paradis et que du coup c’est presque du found footage, mindfuck.
Le truc qui doit vous sauter aux yeux, c’est que tout ça est très confus, et surtout très haut perché. Sachant que j'ai laissé de côté pas mal d'intrigues et de persos, notamment plein de passages avec des animaux télépathes, mais j'ai déjà eu du mal à rendre ce résumé synthétique et intelligible. Et vous savez quoi ? Ça aussi on s’en bat les couilles. Je suis même forcé d’admettre que j’ai déjà croisé des intrigues similaires sur certains points, et que certaines m’ont fait forte impression. Mon livre préféré de tous les temps, « Avance Rapide » de Michael Marshall Smith, est un effroyable bordel avec des intrigues en poupées gigognes et avec une trame qui serait tout aussi ridicule que celle que je viens de vous décrire si j’y mettais la même mauvaise foi. J’adore des œuvres dont le mysticisme devrait pourtant mal s’accommoder de mes convictions personnelles. Et puis le coup de la race humanoïde qui colonise la Terre et permet aux humains de se développer en s’hybridant à eux, c’est textuellement la formidable fin de cette formidable série qu’est Battlestar Galactica (oui, je viens de spoiler la fin de BSG mais on s’en tamponne, la fin est anecdotique par rapport au reste de la série). Et je ne compte même plus le nombre de très bonnes fictions dans lesquelles les « âmes » des gens prennent une forme physique horrifique quand ils se comportent comme des trous du cul (outre évidemment le « Portrait de Dorian Gray » je citerais le moins connu « Chromosome 3 », film de David Cronenberg). En gros, pour paraphraser Karim Debbache : « J’arrive tout à fait à passer outre la vacuité de l’histoire qu’on me raconte si tant est que je suis réjoui par la façon dont on me la montre. » Transposé à notre cas du jour, cela veut dire que j’aurais pu passer outre l’intrigue touffue et les ambitions mystico-paranormales du livre s’il avait su se montrer intéressant dans sa narration.
Tu t'es relu quand t'as bu ?
Il ne l’est pas. "Les Saisons du Paradis" est incontestablement et épouvantablement mal écrit. J’ai déjà évoqué le fait que les différentes trames narratives sont éclatées dans le temps et dans l’espace. On suit différents personnages à différentes époques, parfois les mêmes personnages à différentes époques. Ce qui, pour le dire très clairement, est un système narratif putain d’ambitieux. Il faut distiller suffisamment d’information pour ne pas perdre le lecteur, tout en gardant cachée la logique qui unit le tout. Le genre de truc auquel tu te frottes quand tu as… un certain talent pour rendre immédiatement intelligible quelque chose qui ne l’est pas, ce qui n’est pas le cas de Nico Augusto si j’en juge par ce livre. Et surtout quand tu as un peu plus d’expérience dans le métier d’écrivain. Parce que si, c’est un métier, je vous jure. « Les Saisons du Paradis » souffre d’un sérieux problème de rythme, notamment parce qu’il multiplie les descriptions riches en épithètes et pauvres en sens ou en intérêt pour l’intrigue. Toutes les 4 ou 5 pages, on a le droit à une nouvelle plaine, une nouvelle montagne ou une nouvelle grotte dont l’auteur nous jure, la main sur le cœur, qu’elle ne peut être décrite tant elle est somptueuse (il passera malgré tout un paragraphe à la décrire) et que promis, juré, nos héros n’avaient jamais vu de paysage pareil (sauf la fois d’avant, et puis la fois d’avant avant, et puis…). Et lorsqu’il s’agit d’apporter des informations ou des précisions réellement importantes pour la compréhension de ce qui se passe, ce sont des apartés documentaires qui s’en chargent. C’est un peu l’équivalent du panneau défilant au début d’Alone in the Dark d’Uwe Boll : quand tu recours à ce genre de procédé pour rendre une histoire intelligible, c’est un aveu d’échec et une preuve d’incompétence. Quant aux péripéties, Nico Augusto connaît ses classiques. Beaucoup de LOST, un peu de Stephen King, une touche d’Harry Potter, quelques policiers de films noirs Hollywoodiens, un Paradis à l’architecture de jeu vidéo obédience Ueda, et la liste est encore longue. Là encore, on aurait pu passer outre, mais seulement si les évènements racontés n’avaient pas déjà été lus, vus ou joués ailleurs et en mieux.
Mais ce qui fait le plus enrager, et justifie au final qu’on se soit attardé aussi longtemps sur ce bouquin, c’est le manque de soin apporté à l’édition. Pas tant sur l’objet, qui reste un livre imprimé avec soin selon les standards actuels de la profession. Mais déjà, il ne s’agit pas d’une simple auto-édition, qui aurait pu expliquer, si ce n’est excuser, une narration fleurant bon l’amateurisme. « Les Saisons du Paradis » est soutenu par une agence de communication spécialisée qui s’est chargée, outre le démarchage de rédactions en quête de reviews et si j’en crois les crédits, des « corrections et réécriture ». Si tant est qu’il y a effectivement eu un travail de correction et de réécriture, on n’aimerait pas voir à quoi ressemblait le manuscrit original. Fautes d’orthographe, de syntaxe, de conjugaison, concordance des temps dans les choux, soucis de mise en page avec des dialogues parfois non distincts du corps du texte, découpage aléatoire avec des sous-chapitres à l’intérieur de certains chapitres (mais pas tous et indépendamment de leurs longueurs respectives), n’en jetez plus : c’est un festival de typos en tous genres. S’il tente de toutes ses forces de se donner l’apparence d’un vrai roman écrit et édité par des gens qui connaissent leurs métiers, « Les Saisons du Paradis » a plutôt les caractéristiques des textes amateurs qui pullulent sur Amazon. Dans le genre "fautes qui se posent là", on ne résiste pas au plaisir de citer la première phrase du livre :
Mais ce qui fait le plus enrager, et justifie au final qu’on se soit attardé aussi longtemps sur ce bouquin, c’est le manque de soin apporté à l’édition. Pas tant sur l’objet, qui reste un livre imprimé avec soin selon les standards actuels de la profession. Mais déjà, il ne s’agit pas d’une simple auto-édition, qui aurait pu expliquer, si ce n’est excuser, une narration fleurant bon l’amateurisme. « Les Saisons du Paradis » est soutenu par une agence de communication spécialisée qui s’est chargée, outre le démarchage de rédactions en quête de reviews et si j’en crois les crédits, des « corrections et réécriture ». Si tant est qu’il y a effectivement eu un travail de correction et de réécriture, on n’aimerait pas voir à quoi ressemblait le manuscrit original. Fautes d’orthographe, de syntaxe, de conjugaison, concordance des temps dans les choux, soucis de mise en page avec des dialogues parfois non distincts du corps du texte, découpage aléatoire avec des sous-chapitres à l’intérieur de certains chapitres (mais pas tous et indépendamment de leurs longueurs respectives), n’en jetez plus : c’est un festival de typos en tous genres. S’il tente de toutes ses forces de se donner l’apparence d’un vrai roman écrit et édité par des gens qui connaissent leurs métiers, « Les Saisons du Paradis » a plutôt les caractéristiques des textes amateurs qui pullulent sur Amazon. Dans le genre "fautes qui se posent là", on ne résiste pas au plaisir de citer la première phrase du livre :
"Le soleil traverse la brume matinale, chassant les ténèbres qui répugnaient (sic) jusqu'alors."
Ou encore le gentil mot de l'auteur à la fin du bouquin :
"Lorsque vous êtes dehors et que les arbres bougent au grès (sic) du vent, rappelez-vous toujours qu'ils dansent pour nous"
En conclusion, j’aurais aimé plagier le commentaire Amazon d’un acheteur de la version anglophone des « Saisons du Paradis » et qui, selon moi, synthétise parfaitement le livre : « You get what you pay for... ». Mais il n’est valable que pour la version Kindle ou le PDF à 3€ : le livre imprimé affiche un tarif d’environ 25€ que son style pataud et ses nombreuses erreurs techniques ne justifient à aucun moment. A supposer que vous passiez outre son militantisme mal assumé, le livre ressemble à tant d’autres productions amateurs : une fan-fiction adolescente terriblement maladroite qui nécessiterait un très gros travail de réécriture avant de pouvoir prétendre être vendue. Alors quand on lit le "à suivre..." et les coordonnées de la grande pyramide de Gizeh à la fin du livre, on pose la question évidente : pourquoi ne pas commencer par retravailler le premier tome avant de songer à écrire le deuxième ?
S’il y a bien une chose à retirer de ce « voyage », c’est que quitte à avoir une rubrique littéraire sur Factornews, on va la consacrer à des livres plus intéressants. Les blagues potaches, ça va bien 5 minutes.