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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ACTU

La chaîne débloque

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Le Bitcoin et donc la technologie qui le supporte, la chaîne de blocs, va sur ses 13 ans. Normalement on aurait du avoir un genre de standard harmonisant le tout établi par un équivalent du W3C ou du Khronos Group. A la place, on a un gros bordel avec un nombre invraissemblable de technologies concurrentes. Le Bitcoin continue d'être le mètre-étalon de la technologie malgré le fait qu'il utilise une quantité invraissemblable d'énergie pour fonctionner et donc un bilan carbone désastreux.

L'Ethereum ne vaut pas mieux et n'arrive toujours pas à passer au proof-of-stake.  Et c'est sans compter la puissance de calcul perdue à calculer du vent au lieu de bénéficier au bien commun. Le monde des cryptomonnaies est rempli d'arnaques, de voleurs et de fanatiques en tout genre qui pensent réinventer le monde de la finance alors qu'ils ne font que créer des outils facilitant le blanchiment d'argent et l'ultralibéralisme tout en étant globalement des Pyramides de Ponzi. Quant aux nouvelles chaines de bloc censées réparer tous ces problèmes, elles sont tout autant problématiques et n'ont pas la moindre interopérabilité avec les autres...

Et c'est sur cette stupidité et cette cupidité que sont batis les NFTs. Du coup on n'est pas tellement surpris quand la Corée du Nord vole pour 600 millions de dollars ou quand les utilisateurs de la plus célèbre boutique de NFTs, OpenSea, se font pirater. On n'est pas non plus surpris quand la même boutique vend principalement des NFTs fondés sur des images volées. Ou qu'un jeu à base de NFTs se transforme en lutte des classes. Devant une telle accumulation de preuves accablantes, une personne sensée fuirait ces technos comme la peste. Mais pas l'industrie du jeu vidéo. Elle voit les NFTs comme étant l'avenir car au niveau business, c'est logique : les NFTs ne coûtent pas grand chose à produire et ne coûtent pas grand chose à maintenir vu la nature décentralisée des chaînes de bloc donc la marge est énorme.

Le seul problème est que les joueurs n'en veulent pas. Malgré tous les beaux discours, les joueurs ont bien compris que c'était un moyen de plus de leur vendre des merdouilles numériques. Pire encore, ils ont compris que le modèle play-to-earn consiste à transformer leur divertissement favori en travail. Le tout serait peut-être passé il y a une dizaine d'années mais après les micro-transactions, les DLCs creux, les season pass, les jeux buggués, les coupures de serveurs, les abonnements à tout va, les promesses non tenues, les patch next-gen à 10 euros, les loot boxes, les pay-to-win, les jeux-services au contenu rachitique,... les NFTs sont la goutte de chiasse qui fait déborder la cuvette de merde.

Pourtant les éditeurs sont loin de lâcher l'affaire. Rien que cette semaine, Bandai Namco, Sega et Square Enix ont annoncé qu'ils allaient continuer dans cette direction pendant qu'Activision-Blizzard a demandé aux joueurs leur avis. Les vieilles gloires du passé comme Peter Molyneux ou Richard Garriott sautent dans la tendance à pieds joints. Tout ce petit monde ne cible pas la génération actuelle de joueurs. Ils ciblent la future génération de joueurs (comprenez : nos enfants) et vont développer des NFTs à tout va afin qu'ils ne puissent pas y échapper et finissent par trouver cela normal.
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